
** Par l ’intelligence , et a-la-fois par le sentiment
intérieur :
I A rattachement pour leur bienfaiteur , par un
sentiment d’intérêt individuel; attachement qu’ils
lui témoignent par leur confiance, leur douceur,
leurs caresses, leur fidélité, et en conservant
le souvenir de ses bienfaits;
2. ° A la jalousie envers les autres animaux et surtout
envers ceux qui approchent leur bienfaiteur
ou leur maître, lorsqu’ils en sont bien
traités et qu’ils sont heureux ; considérant en
quelque sorte ce maître comme une propriété
qu’ils possèdent ;
3. ° A la haine envers ceux qui leur ont nui ou les
ont maltraités ; haine qu’ils témoignent quelquefois
par des vengeances retardées.
Penchant a dominer. *
Enfin, le penchant à dominer, troisième et dernier
de leurs penchans secondaires , .se montre clairement
dans les animaux dont il s’agit, et les porte :
* Par le sentiment intérieur seul :
i.° A quereller, chasser ou combattre les autres,
lorsqu’ils sont les plus forts ou qu’ils se croient
soutenus ;
I 2.0 A poursuivre et attaquer ceux qui fuient; à
battre et même tuer ceux qu’une grande faiblesse
, un accident ou une blessure, ont mis
hors d’état de se défendre ; et le tout, sans autre
besoin à satisfaire que le penchant en question.
** Par le sentiment intérieur et l’intelligence :
l.° A la fierté, et même a une espèce de vanité
qu’ils témoignent par leur port et leur regard,
lorsqu’ils se trouvent bien traités , bien nourris
, et dans un état de bien-être habituel ;
2.0 A une espèce de mépris et de haine pour les
autres individus malheureux , pour ceux qui
ont un aspect misérable, pour ceiux qui sont
sans puissance, sans autorité, ejtç,, etc.
S’il n’était entré dans mon plan de resserrer le
plus possible l’étendue de cette cinquième partie
j’aurais ajouté à ces expositions les faits connus et
celles de mes observations qui établissent le fondement
des penchans que j’attribue à beaucoup d’animaux
; mais il me suffit de montrer que ces penchans
sont évidens et peuvent être facilement constatés.
Ainsi , lorsque l’on voudra s’occuper de ces
objets, il sera difficile de ne pas reconnaître :
1 .° Que les animaux apathiques n’ont et ne sauraient
avoir aucune sorte de penchant par eux-mêmes,
parce qu’ils ne possèdent aucun sentiment intérieur ;