
hors des objets qui sont de son domaine f et des
phénomènes que nous offrent ces objets, nous ne
pouvons rien observer ; je me suis imposé pour
règle, à fégard de l’étude de la nature, de ne
m’arrêter dans mes recherches , que lorsque les,
moyens me manqueraient entièrement,
Ainsi ? quelque difficile que paraisse, le, sujet qui
m’occupe dans cette troisième partie, reconnaissant
un fondement incontestable dans la proposition d’où
je vais partir j ce fondement m’autorise a etendremes
recherches jusques dans les details des procèdes qu a
employés la nature pour faire exister les animaux, et
amener leurs differentes races a 1 état ou nous les
voyons.
Sans doute, la proposition générale qui consiste a
attribuer a la nature la puissance et les moyens
d’instituer la vie animale dans un corps, avec toutes,
les facultés que la vie comporte, et ensuite de composer
progressivement l’organisation dans différens
animaux j cette proposition, dis—je , est très-fonde©
et à l’abri de toute contestation. Pour la combattre,
il faudrait nier le pouvoir , les lois, les moyens, et
l’existence même de la nature ; ce que probablement
personne ne voudrait entreprendre.
Ainsi, les animaux , comme tous les autres corps
naturels, doivent à la nature , tout ce qu’ils sont,
toutes les facultés qu’ils possèdent. C’est de là que
je partirai pour étendre mes recherches sur les
introduction. *^7
moyens qu’elle a pu employer pour exécuter à l’égard
de ces êtres ce que l’observation nous montre
en eux. Mais nos déterminations des moyens mêmes
qu’emploie la nature, ne sont pas toujours aussi positives
, que la proposition qui lui attribue le pouvoir
d’exécuter tant de choses diverses.
En effet, nous manquons nous-mêmes de moyens
pour nous assurer du fondement de nos determinations
à cet égard 3 et cependant , comme notre principe
ou notre point de départ est assuré, et qu’il nous
prescrit de borner nos idées au seul champ dont il
nous trace les limites, il ne s’agit plus que de montrer
que les choses peuvent être comme je vais les
présenter , et que s il en était autrement, elles au
raient nécessairement lieu par des vôies analogues.
D’après cela, le seul point doù nous puissions
partir pour arriver aux déterminations qui sont ici
notre but, c’est avant tout de reconnaître que les animaux
, ainsi que les végétaux , les minéraux, et tous
les corps quelconques , sont des productions de la
nature. J’en établirai les preuves dans la 6.e partie
de cette introduction ; et dès à présent, je remarquerai
que les naturalistes en sont intimement persuadés,
ainsi quel’ atteste l’expression même qu’ils
emploient lorsqu’ils en parlent.
Puisque les animaux sont des productions de la
nature, c’est d’elle, conséquemment, qu’ils tiennent
leur existence et les. facultés qu’ils possèdent j elle