
De quelque manière que l’on s’y prenne , je suis
persuadé que jamais on ne parviendra, dans la série
simple qui doit constituer notre distribution générale
des animaux , à offrir partout, entre les masses
distinguées, des transitions vraiment naturelles,
et par suite, à conserver dans tous les rangs, les rapports
qui résultent de l’ordre de la production de
ces êtres. Ainsi, notre série simple n’offrira toujours
que des portions interrompues et inégales de cet ordre,
entre lesquelles nous intercallerons d’autres
portions hors de rang , en choisissant celles que le
degré de composition de l’organisation des animaux
qu’elles embrassent rendra moins disparates. Il est
évident que ces portions intercallées ne peuvent être
que hors de rang, et doivent former des anomalie^
dans la série simple, si elles appartiennent, soit à un
rameau latéral, soit à une série particulière.
Il serait effectivement difficile de lier les crai-
tacês aux annelides par une*transition vraiment
nuancée ; et cependant les annelides ont dû être
placées après les crustacés dans la série simple cfe
notre distribution générale. On sent donc que, dans
la série en question, les annelides, quoique bien
placées , sont hors de rang, et l’on peut présumer
qu’elles proviennent originairement des vers.
Après les épizoaires , les insectes, qui semblent
en provenir, ne se lient point par une transition sans
lacune, soit aux arachnides, même par celles qui
/
sont antennifêres et hexapodes, soit aux crustacés.
On voit là deux branches dont la source se perd
dans une espèce à’hiatus.
D’une part, les podures, les forbicines, et ensuite
les myriapodes paraissent conduire aux cloportides ,
caprellines, etc., et offrir l’origine des crustacés ,
dans la série desquels les entomostracés forment
un petit rameau latéral.
De l’autre part, les parasites hexapodes, tels que
les poux et les ricins, semblent mener aux pic-
no gonide s et aux acaridies, ensuite aux phalan-
gides , aux sconpionides, enfin, aux arachnides
fileuses. Cette série alors n’a plus de suite, et nous
paraît constituer un rameau latéral, dont la source
avoisine celle des crustacés, sans offrir avec ceux-ci
un point de réunion connu, ni même avec les insectes.
Enfin, les crustacés conduisent aux cirrhipedes
par d’assez grands rapports , mais sans transition véritable.
C’est là que se termine la série des animaux
articulés, et qui ne commencent à l’être constamment
que lorsque le système nerveux est assez avancé pour
offrir un cordon médullaire ganglionné dans sa longueur.
Relativement à l’autre série , elle paraît très-naturelle
, moins rameuse et n’embrasse aucun animal
muni de parties articulées. Je crois qu’elle doit être
divisée en un plus grand nombre de coupes classiques
3 car non-seulement il en faut une pour les as-
Tom. ƒ. 3i