
qui vivifie les organes et qui leur fournit des forces
d action, de celle, tres-difïerente, qui sert uniquement
au phénomène des sensations ; comme il aurait
du distinguer aussi, s’il s’en était occupé, celle encore
tres-differente des autres, qui donne lieu à la
formation des idées, et aux opérations qu’elles exécutent.
Il est possible qu’il y ait réellement, comme le dit
M-Le Gallois, plusieurs centres particuliers de sensations
dans les animaux qui jouissent de la faculté
de sentir,- mais alors, au lieu d’un seul appareil d’organes
pour la production de ce phénomène physique,
il y en aurait plusieurs ; enfin, la nature aurait em-
ploye sans nécessite une complication de moyens ;
car on peut prouver qu’un seul foyer pour la sensation
peut satisfaire à tous les faits connus, relatifs à la
sensibilité.
Cependant, jusqu a ce que des expériences plus
décisives à cet egard que celles qu’a publiées cet auteur,
nous autorisent a prononcer définitivement sur
ce sujet, je crois devoir conserver l’opinion plus vraisemblable
de 1 existence d’un seul foyer pour la production
du sentiment.
Cela ne m’empêche pas de reconnaître que les
nerfs qui partent de la moelle épinière ne soient particulièrement
ceux qui fournissent au coeur, indépendamment
de son irritabilité, le principe de ses forces
et qui en fournissent aussi à d’autres parties du tronc;
enfin , de croire, d’après ce savant, que les nerfs du
même ordre qui viennent animer les organes de la
respiration, naissent de la moelle allongée.
Lorsque les observateurs de la nature se multiplieront
davantage ; que les zoologistes ne se borneront
plus à l’art des distinctions, à l’étude des particularités
de forme, à la composition arbitraire de genres
toujours variables, à l’extension d’une nomenclature
jamais fixée; et qu’au contraire , ils s’occuperont
d’étudier la nature, ses lois, ses moyens, et les rapports
qu elle a établis entre les systèmes d’organes
particuliers et les facultés qu’ils donnent aux animaux
qui les possèdent; alors, les doutes, les incertitudes
que nous avons encore sur les points de
l’échelle animale où commence chacune des facultés
dont il s’agit, et sur l’unité de foyer et de siège de
chaque système d’organes, se dissiperont successivement;
alors, enfin, les points essentiels de la P h ilosophie
zoologique s’éclairciront de plus en plus, et
la science obtiendra l’importance qu’elle peut avoir.
En attendant, je crois avoir montré que les facultés
animales , de quelque éminence qu’elles soient,
sont toutes des phénomènes purement physiques;
que ces phénomènes sont les résultats des fonctions
qu’exécutent les organes ou les appareils d’organes
qui peuvent les produire ; qu’il n’y a rien de métaphysique
, rien qui soit étranger à la matière, dans
chacun d’eux; et qu’il ne s’agit à leur égard, que de
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