A l’aide de ces causes et des facultés qui sont généralement
le propre de la vie, la conservation des
individus pendant une durée relative à leur espèce, et
leur reproduction, sont assurées.
Animaux sensibles.
Dans les animaux sensibles, et que je nomme
ainsi, parce qu’ils sont bornés à ne posséder que le
sentiment , sans aucune faculté d’intelligence, il
existe un penchant à la conservation de leur être ,
parce qu ils possèdent un sentiment intérieur qui le
produit et qui les fait agir lorsque des besoins le sollicitent.
Or , comme tout besoin est un mal-être jusqu’à
ce qu’il soit satisfait, le penchant à la conservation
, dans ces animaux, ne se fait ressentir que temporairement
, c’est-a-dire , qu’aux époques où des
besoins se manifestent et provoquent des actions directes.
Ainsi, dans les animaux sensibles, le penchant à
la conservation ne produit en eux qu’un penchant
secondaire, celui qui les porte à fuir le mal-être ,
lorsqu’ils l’éprouvent.
Ce penchant à fuir le mal-être les porte , par le
sentiment intérieur :
i.° A fuir la douleur, lorsqu’ils la ressentent;
2.0 A chercher et saisir leur nourriture, lorsqu’ils
en éprouvent le besoin.;
3.° A exécuter des actes de fécondation, lorsque
leur organisation les y sollicite ;
4-° A rechercher des situations douces, des abris,
etc. ; et s’ils se préparent des moyens favorables
à leur conservation, ce n’est uniquement que
par des habitudes d’actions que le besoin d’éviter
le mal-être leur a fait prendre, selon les
races.
Dans les animaux sensibles, le penchant à fuir le
mal-être paraît être le seul produit du penchant à la
conservation ; néanmoins, Y amour de soi - même
existé déjà ; mais il se confond encore avec le premier
, et ce n’est que dans les animaux suivans qu’il
devient distinct.
Animaux intelligens.
Je nomme dniniaux intelligens, ceux qui, plus
perfectionnés que les animaux sensibles, jouissent
à-la-fois de la faculté de sentir et de celle d’exécuter
des actes d’intelligence dans certains degrés.
Dans ces animaul, le penchant à la conservation
ne se borne pas seulement à produire un seul penchant
secondaire distinct, celui de fuir le mal-être
et la douleur ; l’intelligence qu’ils possèdent, quoique
plus ou moins limitée , selon les races et leurs
classes, leur donne une idée de la douleur et du malêtre
, les porte à les craindre, à en prévoir la pos