ne sont point les mêmes ; que les nerfs qui y donnent
lieu ne le sont point noh plus; que , dans
chacun de ces phénomènes, ils agissent d’une manière
différente ; et qu’enfin, ces mêmes phénomènes
, dans leur production, sont réellement indé-
pendans l’un de l’autre; Ge que Huiler a démontré.
A la vérité, les deux systèmes d’organes qui donnent
lieu aux deux facultés dont il s’agit, semblent
tenir l’un à l’autre par ce point commun ; savoir :
que , sans l’influence nerveuse , leur puissance, de
part et d’autre , paraîtrait absolument nulle. Mais le
point commun dont je viens de parler, n’a rien de
réel; car , le système nerveux se composant lui-même
de différens systèmes particuliers, à mesure qu’il fait
partie d'organisations plus compliquées, possède
alors différentes sortes de puissances très-distinctes ,
dont l’une ne saurait suppléer à l’autre ; chacun de
ces systèmes particuliers ne pouvant produire que la
faculté qui lui est propre. Par exemple, la partie
d’un système nerveux composé, qui produit le phénomène
du sentiment y n’a rien de commun avec
celle du même système qui excite le mouvement mus-
culaire, soit dans les muscles soumis à la volonté ,
soit dans les muscles qui en sont indépendans; les
uns et les autres étant même particuliers pour ces
deux sortes de fonctions. En outre, la partie d’un
système nerveux composé, qui fournit des forces
d’action aux viscères, aux organes sécréteurs, etc. >
n’est pas non plus la même que celle qui produit le
sentiment, ni la même que celle qui anime ou excite
le mouvement musculaire ; comme celle qui
donne lieu a l’attention, à la formation des idées,
et à diverses opérations entr’elles, n’est pas encore
la même qu’aucune des autres , c’est-à-dire , est
exclusivement particulière à ces fonctions.
En vain imaginera-t-on une multitude d’hypothèses
pour expliquer ces différens faits d’organisation
; jamais nos idées n’offriront rien de clair,
rien de satisfaisant, rien , en un mot, qui soit conforme
à la marche de la nature , tant qu’on ne reconnaîtra
pas le fondement de ce que je viens d’exposer.
J’ajouterai que le sentiment serait absolument nul
sans la portion d’un système nerveux composé qui
y donne lieu ; tandis qu’il n’en est pas du tout de
même de Y irritabilité musculaire ; car elle est indépendante
de toute influence nerveuse , quoique celle-
ci lui donne des forces d’action, et même puisse exciter
les mouvemens de certains muscles, tels que
ceux assujétis à la volonté.
D’après l’attention que j’ ai donnée aux faits d’o r ganisation
qui concernent les animaux, j’ai reconnu
que Y irritabilité était, en général, le propre de leurs
parties molles. J’ai ensuite remarqué que, dans les
plus imparfaits des animaux , tels que les infusoires
et les polypes, toutes les parties concrètes de ces