sibilité, et leur fournit en même temps des moyens
variés pour les éviter et pour s’y soustraire. Il en résulte
que ces mêmes animaux peuvent varier leurs
actions, et qu’en effet, différens individus de la même
espece parviennent souvent à satisfaire leurs besoins
par des actions qui ne sont pas constamment les mêmes,
ainsi qu’on le remarque dans les animaux sensibles.
Malgré cela, j’ai observé que les animaux mêmes
dont l’organisation approche le plus de celle de l’homme,
et qui, par là, peuvent atteindre à un plus haut
degré d’intelligence que les autres, n’acquièrent, en
général, qu’un petit nombre d’idées, et ne tendent
nullement à en augmenter le cercle. Ce n’est que par
les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exécution de
leurs actions directes, que se trouvant alors forcés
d’en produire de nouvelles et d’indirectes pour parvenir
àleurs fins, ces animaux portent leur attention sur
de nouveaux objets, augmentent le nombre de leurs
idées, et varient d’autant plus leurs actions que lès
difficultés qui les y contraignent, sont plus grandes
et plus nombreuses.
Par cet état de choses à leur égard, les penchans
secondaires de ces animaux sont au nombre de trois,
et se montrent très-distincts; en voici l’indication :
Le penchant à la conservation, source de tous les
autres, produit dans les animaux intelligens :
i.° Une tendance vers le bien-être ;
2.0 Un amour de soi-même;
3.° Un penchant à dominer.
Pour analyser succinctement et successivement
chacun de ces penchans secondaires et montrer leurs
sous-divisions, voici ce que j’aperçois.
Tendance vers le bien-être.
La tendance vers le bien-être est d’un degré plus
élevé que celle qui ne porte à fuir le mal-être que
dans le cas seulement où on l’éprouve ; cette dernière
n’en supposant point l’idée ou la connaissance.
Ainsi, par leur sentiment intérieur, les animaux
intellisens O sont constamment entraînés vers la recherche
du bien-être, c’est-à-dire , à fuir ou éviter
le mal-être , et à se procurer les jouissances qu ils
éprouvent en satisfaisant à leurs besoins. Us n ont
point d’attachement à la vie, parce qu’ils ne la connaissent
point ; ils ne craignent point la mort, parce
qu’ils ne Font pas remarquée, et qu’à la vue d’un
cadavre , ils n’ont pas remonté, par la pensée , jusqu’aux
causes qui l’ont privé de vie et de mouvement;
mais ils ont tous une tendance vers le bien-être, parce
qu’ils ont joui, et prévoient le danger d’être exposés
au mal-être, parce qu’ils ont supporté des privations
ou des souffrances dans quelques degrés. On
sait assez que le lièvre qui aperçoit un chasseur, que