
masqué par un mode particulier, qui le rend moins
distinct.
Mais j dans les animaux, où ce même fait ne s’offre
guère que dans une seule de leurs classes, il s’y
montre avec tant d’évidence , qu’on a été forcé de le
reconnaître.
C’est, effectivement , dans les animaux, que l’on
s’est aperçu, pour la première fois, que la nature
avait su former des corps vivans composés , c’est-'a-
dire , résultant d’une réunion de plusieurs individus
distincts, adhérant les uns aux autres | se nourrissant
et vivant en commun. Ainsi, ce fait singulier est maintenant
constaté dans le règne animal; et dans ce règne,
c’est presquuniquement parmi les polypes qu’on en
trouve des exemples.
En examinant attentivement le fait dont il s’agit,
on reconnaît bientôt qu’il est loin d etre uniquement
le propre de certains animaux ; car la nature l’a rendu
bien plus général parmi les végétaux. O r , de part et
d’autre, une distinction importante dans son mode
d’exécution mérite d’être faite.
Par exemple, parmi les poljpes , dont un si grand
nombre présente des animaux véritablement composés
, il faut distinguer ceux qui, quoique composés
d’individus qui tiennent les uns aux autres, ne paraissent
point donner lieu à la formation d’un corps
commun, doué d’une vie indépendante de celle des
individus, de ceux , pareillement composés , dont
les individus concourent chacun à la formation et à
l’aggrandissement d’un corps commun et particulier,
qui survit aux individus qu’il produit successivement.
Cette distinction n’est pas toujours sans difficultés ; et
néanmoins , sans elle, la source d’une multitude de
faits observés, surtout parmi les végétaux, ne saurait
être reconnue.
Les polypes composés , de la première sorte,
c’est-à-dire, ceux qui ne forment point de corps
commun, particulier et bien distinct, nous paraissent
trouver des exemples dans les vorticelles rameuses
, dans les hydres , dans les poljpes des polypiers
vaginiformes, des polypiers a réseau, etc.
Ces polypes, à corps grêle et plus ou moins allongé,
adhèrent les uns aux autres sans agglomération et
sans offrir l’apparence d’un corps commun , survivant
aux individus.
Ceux , au contraire , qui ont un corps commun ,
survivant à tous les individus qui sé développent, se
régénèrent et périssent successivement sur ce corps ;
ceux-là , dis-je, constituent la 2.e sorte de polypes
composés , et paraissent trouver des exemples dans
les polypes agglomérés, tels que ceux des astrées ,
des méandrines, des alcyons , des éponges , etc.
C’est surtout dans les polypes flottans que ce corps
commun jouissant d’une vie indépendante, ne laisse
plus de doute sur son existence. Or , nous verrons