
un mot, d’objets étrangers aux propriétés de la matière
; objets, néanmoins, que nous pouvons déterminer
par l’observation. Elle constitue un ordre de
choses particulier et constant, qui met toutes les
parties de l’univers dans l’état oi^ elles sont à chaque
instant, qui donne lieu à tous les faits que nous
observons, et à bien d’autres que nous ne sommes
point à portée de connaître.
Voilà donc deux objets très-distincts, qu’il est
nécessaire de ne point confondre. Leur existence est
un fait certain pour nous, puisque nos observations
l’attestent constamment.
Digression utile et relative au sujet.
A l’égard des grands objets dont nous venons de
nous occuper, et sur lesquels il importe de fixer celles
de nos idées qui sont susceptibles de l’étre, on sent
combien il est nécessaire de distinguer ce qui est le
résultat positif de Vobservation, d’avec ce qui n’est
que le produit de Y imagination, d’où naissent toutes
les suppositions arbitraires, les fictions et les illusions
de tout genre.
En effet, deux champs d’une étendue immense et
très-différens entr’eux , sont sans cesse ouverts à la
pensée de l’homme : ces deux champs sont celui des
réalités: et celui de Y imagination.
L ’homme, par son attention et sa pensée, fait,
tantôt dans l’un et tantôt dans l’autre, des incursions
diverses, selon l’intérêt ou l’agrément qu’il y trouve
Ces incursions deviennent successivement d’autant
plus grandes qu’il s’y exerce davantage, et sa pensée
s en aggrandit proportionnellement.
Champ des réalités ; ce champ est celui que nous
offrent les matières, et Igs corps que nous pouvons
apercevoir, ainsi que la nature dans ses actes, dans
sa marche, et dans les phénomènes qu’elle nous présente.
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Nous.pouvons le de'finir le champ desfaits observés
ou observables; et comme il n’emhrasse que des
objets réels, et que nous rfy pouvons moissonner que
par l’observation, ce champ est donc le seul qui puisse
nous procurer des connaissances positives.
Les matières et les corps que nous pouvons apercevoir,
lesmouvemens, les déplacemens, les chan-
gemens, les propriétés et les phénomènes divers que
ces corps et ces matières peuvent nous offrir et que
nos senspeuvent nous faire connaître, enfin, les lois et
1 ordre, selon lesquels ces mouvemens, ces change-
mens et ces phénomènes s’exécutent, étant les seuls
objets que nous puissions observer, étudier et connaître
sous leurs différens rapports,- toute connaissance
qui ne résulte pas directement de l’observation,
ou de conséquences tirées de faits observés et constatés,
manque nécessairement de base, et par conséquent
de solidité.