
nature 7 vivans ou non, exercent les uns sur les
autres des actions, lorsqu’ils sont en contact, et
surtout lorsqu’au moins l’un d’eux est dans l’état
fluide. Ce nest pas un motif pour supposer que ces
corps soient irritables.
Le cheveu de mon hygromètre qui s’allonge dans
les temps de secheresse et se raccourcit dans les temps
d humidité , et la barre de fer qui s’allonge dans
1 élévation de sa température, ne me paraissent point
pour cela des corps irritables.
Lorsque le soleil agit sur le sommet fleuri d’un
helianthus, qu il hâte 1 évaporation sur les points
de la tige et des pédoncules qu’il frappe par sa lu-^
mière, qu’il dessèche plus les fibres de ce côté que
celles de l’autre, et que, par suite d’un raccourcissement
graduel de ces fibres, chaque fleur se tourne
du côté d’où vient la lumière, je ne vois pas qu’il y
ait l'a aucun phénomène dû irritabilité, non plus que
dans la branche ployée en bas qui redresse insensé
blement ses feuilles et sa sommité vers la lumière qui
les frappe.
En un mot, lorsque les racines des plantes s’im-
sinuent principalement vers les points du sol qui sont
les plus humides et qui cèdent le plus au nouvel
espace que l’accroissement de ces racines exige, je
ne me crois pas autorisé par ce fait à leur attribuer
de l’irritabilité , des perceptions , du discernement
; etc., etc.
Partout, assurément, on voit des actions produites
et suivies de mouvement, entre des corps en contact,
qui ne sont ni irritables, ni sensibles, puisquon
en observe de telles entre des corps qui ne sont point
vivans. Or, ces actions suivies de mouvement ont
lieu lorsqu’il y a du mouvement communique; lorsqu’il
se trouve quelqu’affinité qui s’exerce, quelque
décomposition ou combinaison qui s opéré ; lors4-
qu’un corps reçoit quelqu’mfluence hygrométrique
ou pyrométrique, ou qu’il se trouve dans le cas de
subir un affaissement de parties, un effet de detente,
celui d’une explosion , d’une rupture, d’une compression,
etc., etc. Dans tous çes cas et leuis analogues
, il n’y a certainement aucun rapport entre
les mouvemens lents ou prompts que l’on observe,
et ceux qui appartiennent a 1 irritabilité animale.
Or, ces derniers mouvemens, qui ne se produisent
que par excitation et toujours dans des parties susceptibles
de les renouveler chaque fois qu’une cause
excitante les provoquera, ne se montrent dans aucun
autre corps de la nature que dans celui des animaux.
C’est donc un fait positif que, hors des animaux,
Fon ne trouve pas un seul exemple d’un mouvement
produit par excitation; de ce mouvement singulier ?
toujours prêt à se renouveler, et dans lequel les
rapports entre la cause et l’effet sont insaisissables ;
de ce mouvement, enfin, qui semble lui-même offrir
une réaction subite des parties contre la cause agis