
de séries différentes à former, que l’on aura pris
d’organes régulateurs , les organes ne suivant pas
tous le même ordre de dégradation. Cela montre ,
a-t-on d it, que, pour faire une échelle générale de
perfection , il faudrait calculer l’effet résultant de
chaque combinaison ; ce qui n’est presque pas possible.
( Cuv. Anat. comp. vol i j p. 5g. )
La première partie de ce raisonnement est sans
doute très-fondée ; mais la suite et surtout la conclusion
, selon moi , ne sauraient l’être ; car on y
suppose la nécessité d’une opération que je trouve
au contraire fort inutile, et dont les élémens seraient
très-arbitraires. Cependant, cette conclusion
peut en imposer à ceux qui n’ont point suffisamment
examiné ce sujet, et qui ne donnent que peu
d’attention à l’étude des opérations de la nature.
Voilà l’inconvénient de raisonner, à l’égard des
choses observées, d’après la supposition d’une seule
cause agissante pour la progression dont il s’agit
avant d’avoir recherché s’il ne s’en trouve pas une
autre qui ait le pouvoir de modifier ça et là les résultats
de la première. En effet, on n'a vu , dans
toutes ces choses, que les produits d’une cause unique
, que ceux compris dans l’idée qu’on se fait des
opérations de la nature j et cependant il est facile de
s’apercevoir que ces mêmes choses proviennent de
l’action de deux causes fort différentes , dont l’une,
quoiqu’incapable d’anéantir la prédominance de l’au-
■ ire, fait néanmoins très-souvent varier ses résultats.
Le plan des opérations de la nature à l’égard de
la production des animaux, est clairement indiqué
par cette, cause première et prédominante qui donne
à la vie animale, le pouvoir de composer progressivement
l’organisation, et de compliquer et perfectionner
graduellement, non-seulement l’organisation
dans son ensemble , mais encore chaque système
d’organes particulier, à mesure qu’elle est parvenue
à les établir. Or , ce plan , c’est-à-dire , cette
composition progressive de l’organisation, a été réellement
exécuté, par cette cause première , dans
les différons animaux qui existent.
Mais une cause étrangère à celle-ci, cause accidentelle
et par conséquent variable, a traversé c'a et
là l’exépution de ce plan , sans néanmoins le détruire,
comme je vais le prouver. Cette cause, effectivement,
a donné lieu , soit aux lacunes réelles de la série,
soit aux rameaux finis qui en proviennent dans divers
points et en altèrent la simplicité, soit, enfin,
aux anomalies qu’on observe parmi les systèmes d’organes
particuliers des différentes organisations.
Voilà poiuquoi , dans les détails, l’on trouve
souvent, parmi les animaux d’une classe , parmi
ceux-mêmes qui appartiennent à une famille très-
naturelle , que les organes de l’extérieur, et même
que les systèmes d’organes particuliers intérieurs ,
ne suivent pas toujours une marche analogue à celle