
elles qui se trouvent anéanties les premières, long-
tems même avant que le cerveau proprement dit,
cesse à son tour d’exister ?
Maintenant, s'il est vrai que l’appareil nerveux,
propre aux facultés d’intelligence, soit constitué par
les organes accessoires dont je viens de parler,
l’anéantissement complet de ces organes n’entraînerait
il pas celui des facultés qu’ils donnaient à l’animal
? et comme il est reconnu que tous les animaux
vertébrés sont formés sur un plan commun, quoique
très-diversifié dans ses développemens et ses modifications,
selon les races, n’est-il pas probable que
c’est avec les vertébrés que se terminent entièrement
les facultés d’intelligence, ainsi que les organes particuliers
qui les donnent ?
Apres la perte de ses parties accessoires, de ses
hémisphères, jusqu’à un certain point séparables,
et qui ont un si grand volume dans les plus intelli-
gens des animaux, le cerveay réduit, se montre,
neanmoins, depuis les mollusques jusqu’aux insectes
inclusivement, comme étant une partie essentielle
de l’appareil nerveux propre à la production du
sentiment ,* puisqu’il fournit encore à l’existence de
sens particuliers, c’est-à-dire, qu’il produit des organes
très-distincts pour les sensations. Il forme,
effectivement, avec les nerfs, qui en partent ou qui y
aboutissent, un appareil qui est assez compliqué pour
effectuer la formation du phénomène organique du
sentiment.
Mais, lorsque la dégradation du système nerveux
Se trouve tellement avancée qu’il n’y a plus de cerveau,
plus de sens particuliers; qui ne sent que
l’appareil propre au sentiment n’existant plus, les
facultés qui en résultaient pour l’animal ont pareillement
cessé d’exister; quoique l’on puisse retrouver
encore quelques traces de nerfs dans les animaux de
cette cathégorie en qui des vestiges de muscles existent
encore !
Assurément on peut taxer tout ceci d’opinion :
mais, dans ce cas, que l’on se garde bien d’observer
comparativement les animaux; car cette opinion
prétendue se changerait alors en fait positif.
Relativement aux efforts qui ont été faits pour
s’autoriser à étendre jusques dans les végétaux la
faculté de sentir, je citerai la considération suivante
qui se trouve dans l’article animal du Dict. des
sciences naturelles.
« Il s agit de savoir , dit le célèbre auteur de cet
article, s’il h’y a point des êtres sensibles qui ne se
meuvent pas ; car il est clair que le mouvement n’est
pas une conséquence nécessaire de la sensibilité. »
Non certainement, il n’y a point d’êtres sensibles
qui ne se meuvent pas ; et ce ne devrait pas être une
question pour le savant qui l’agite, mais tout au plus