suite de masses disposées suivant la progression qui
a lieu dans la composition des differentes organisations
animales, alors elle présentera l’ordre même
de la nature, cest-à-dire , celui, que la nature eût
execute, si des causes accidentelles n’eussent modifie
ses operations. Ainsi, lorsque nous aurons perfectionne
cette sérié, et que nous l’aurons convenablement
divisée, elle nous offrira la seule méthode
naturelle qu il nous convienne de faire usa^e.
Cependant cette sérié simple n’est réellement pas
en tout conforme à l’ordre dans lequel la nature a
produit les differens animaux ; car cet ordre est
loin d etre simple; il est rameux et paraît même composé
de plusieurs séries distinctes.
J ai expose ( p. 34,2. ) la distribution générale des
animaux, offrant une série unique et simple, telle
que celle que nous sommes contraints d’employer.
Je n ai rien à y changer, sauf peut-être à augmenter
le nombre des classes ; mais j’y ajoute, après les ra-
diaires, la nouvelle coupe en question, qui embrasse
ce que je nomme les ascidiens.
I c i, je me borne à présenter l’ordre effectif de la
production des animaux, tel qu’il me paraît être ,
et que j’appelle ordre de formation. Mais, avant
toüt, je dois montrer que cet ordre de formation
n est pas illusoire, et qu’il est clairement indiqué par
les rapports, conséquemment par la nature elle-même.
Jusqu a ce jour, il me. semble que les naturalis—
tes n’ont vu dans les rapports entre les objets, que
des moyens de rapprocher ces objets à raison de la
grandeur de ces rapports, e)t de former avec ces
mêmes objets rapprochés, diverses portions de série
qu’ensuite ils disposèrent entr’elles , d’après les
rapports plus ou moins grands qu’ils aperçurent
entre ces portions ou ces masses particulières.
Il est résulté de leur travail à cet égard, qu’une
série générale composée de toutes ces portions ou
sériés particulières, plus ou moins convenablement
placées, fut établie. Or , ën exécutant cette distribution
, les naturalistes furent conduits à ne pouvoir
placer aux deux extrémités de la série , que les objets
les plus disparates, en un mot, les plus éloignés
entreux sous la considération de la composition et
du perfectionnement de l’organisation de ces êtres.
Quoique simple et facile à saisir , la conséquence
de cette nécessité paraît néanmoins n’avoir pas été
aperçue ; car les naturalistes ne virent dans leur
distribution qu’un ordre fondé sur les rapports; et
cependant elle leur présentait en outre, un ordre de
formation de la plus grande évidence.
Un pas de plus restait donc à faire: c’était le plus
important, celui même qui pouvait le plus nous éclairer
sur les opérations de la nature. Il s’agissait seulement
de reconnaître que les portions de la série générale
que formentles objets convenablement rapprochés
par leurs rapports, ne sont elles-mêmes que des portions
de 1 ordre de formation à l’égard de ces objets.