mais il me paraît s’être trompé, lorsqu’il nous dit
qu apres la section de la moelle épinière sous l’occiput
, la sensibilité existe encore dans les parties de
l’animal, parce qu’on les voit encore se-mouvoir.
J ai montré que la faculté de se mouvoir par des
muscles, et celle de pouvoir éprouver des sensations,
ne sont pas encore les seules qu’un animal obtienne
d’un système nerveux compliqué, et complet dans
toutes les parties qui peuvent entrer dans sa composition.
Car , lorsque ce système offre un cerveau
muni de tous ses appendices, et surtout d’hémisphères
volumineux, il donne alors à l’animal, outre la
faculté de sentir, celle de pouvoir se former des
idées, de comparer les objets qui fixent son attention,
de juger , en un mot, d’avoir une volonté, de
la mémoire, et de pouvoir varier volontairement
plusieurs de ses actions.
La faculté d’avoir de l’attention,, de se former des
idées et d’exécuter des actes d’intelligence, est donc
distincte de celle de sentir , comme le sentiment l’est
lui-mëme de la faculté de se mouvoir, soit par l’ex-.
citation nerveuse sur les muscles , soit par des excitations
étrangères sur des parties irritables. Ces différentes
facultés sont des phénomènes organiques qui
résultent chacun d’organes particuliers propres à les
produire. Ces faits zoologiques sont aussi positifs que
l’est celui de la faculté de voir , lorsqu’on possède
l’organe de la vue.
Voici maintenant le point essentiel de la question :
il s’agit de savoir si, à mesure qu’un système dé organes
se dégrade, c’est-à-dire , se simplifie en perdant,
l’un après l’autre, les systèmes particuliers
qui entraient dans sa plus grande complication, les
différentes facultés qu’il donnait à-la-fois à l'animal,
ne se perdent pas aussi, l ’une après l’autre, jusqu’à
ce que le système , devenu lui-même très-simple ,
finisse par disparaître, ainsi que la faculté qu’il produisait
encore dans sa plus grande simplicité.
On est autorisé à penser, à reconnaître même
que l’appareil nerveux qui donne lieu à la formation
des idées conservables et à différens ‘ actes d’intelligence,
réside dans des masses médullaires, composées
de faisceaux nerveux ; masses qui sont des accessoires
du cerveau, et qui augmentent son volume
proportionnellement à leur développement,* puisque
ceux des animaux les plus parfaits, en qui l’intelligence
est le plus développée, ont effectivement, par
ces accessoires, la masse cérébrale la plus volumineuse,
relativement à leur propre volume; tandis
qu’à mesure que l’intelligence s’obscurcit davantage,
dans les animaux qui viennent ensuite, le volume
de la masse cérébrale diminue dans les mêmes proportions.
Or, peut-on douter, qu’à mesure que l’organe
cérébral se dégrade, ce ne soient d’abord ses
parties accessoires ou surajoutées qui subissent les
atténuations observées, et qu’à la fin, ce ne soient