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SIXIÈME PARTIE.
De la N a t u r e , ou de la puissance, en
quelque sorte mécanique , qui a donné
l existence aux animaux, et qui les a faits
nécessairement ce qu’ils sont.
I l importe maintenant de montrer qu’il existe des
puissances particulières qui ne sont point des intelligences,
qui ne sont pas même des êtres individuels,
qui n agissent que par nécessité, et qui ne peuvent
faire autre chose que ce qu’elles font. Or, si , selon
1 expression des naturalistes , les animaux font partie
des productions de la nature ; voyons d’abord si
ce qu’on nomme la nature ne serait pas une de ces
puissances particulières dont je viens de parler. Nous
examinerons ensuite ce que peut être cette puissance
singulière, capable de donner l’existence à des êtres
aussi admirables que ceux dont il s’agit !
Cependant, la première pensee qui se présente
lorsque nous examinons cette question : quelle est
l origine immédiate de Vexistence des animaux } est
d’attribuer cette existence à une puissance intelligente
et sans bornes, qui les a faits, tous à-la-fois, ce qu’ils
sont chacun dans leur espèce.
Cette pensée, très-juste au fond, prononce néanmoins
sur la question du mode d’exécution de la
volonté supérieure, avant de savoir ce que l’obsep-
vation peut nous apprendre à cet égard. Comme les
faits observés et constatés sont des objets plus positifs
que nos raisonnemens , ces faits nous forcent maintenant
de nous décider entre les deux questions suivantes
:
La puissance intelligente et sans bornes qui a fait
exister tous les êtres physiques que nous observons,
les a-t-elle créés immédiatement et simultanément ;
ou n’a-t-elle pas établi un ordre de choses, constituant
une puissance particulière et dépendante, mais
capable de donner successivement l’existence à tant
d’êtres divers?
A l’égard de ces deux modes d’exécution de la
volonté suprême, ne supposant pas même la possibilité
du second, notre pensée, avant la connaissance
des faits, se décida en faveur du premier; et l’on va
voir que les apparences semblaient en étayer le fondement.
En effet; tous les corps que nous observons, nous
offrent généralement, chacun dans leur espèce, une
existence, a la vérité, plus ou moins passagère ; et
même, pendant la durée de cette existence, nous
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