serait probablement nuisible à des animaux si délicats.
Le vrai en cela * est que ce fut d’abord d’après les
organisations animales les plus perfectionnées , que
l’on s’est formé une opinion sur la nature des animaux
en général ; et maintenant , cette opinion reçue
fait que l’on se sent porté à regarder comme système
, toute considération qui tend à la renverser,
quelqu’appuyée qu’elle soit par les faits et par l’observation
des lois de la nature.
Sans avoir besoin d’entrer ici dans plus de détails,
je crois avoir prouvé qu’il n’est pas vrai que tous les
animaux soient généralement doués du sentiment ;
j’ai démontré même que cela est impossible :
1. ° Parce que tous les animaux ne possèdent
point l’appareil nerveux nécessaire à la production
du sentiment ;
2. ° Parce que tous les animaux ne sont pas même
munis de nerfs, et qu’il n’y a que des nerfs aboutissant
a un centre de rapport, qui puissent donner lieu
à la faculté de sentir ;
3. ° Parce que la faculté d’éprouver des sensations
n’est pas nécessaire à tous les animaux , et
qu’elle pourrait même être très - nuisible aux plus
frêles et aux plus imparfaits de ces êtres ;
4. ° Parce que le sentiment est un phénomène
organique, et non la faculté particulière d’aucune
piatière quelconque ; et que ce phénomène , quel-?
qu’admirable qu’il soit, ne saurait être produit que
par le système d’organes qui en a le pouvoir ;
5.° Enfin, parce qu’on observe que le système
nerveux, très-compliqué dans les mammifères et
surtout dans les animaux des i .ers genres des cjucu-
drumanes, va en se dégradant et se simplifiant de
plus en plus à mesure que l’on descend l’échelle
animale ; qu’il perd progressivement, dans cette
marche, plusieurs des facultés dont il faisait jouir les
animaux ; et qu’il disparaît entièrement lui-même,
long-temps avant d’avoir atteint l’autre extrémité de
l’échelle.
Si ce sont la des vérités attestées par l’observation;
si tous les animaux ne possèdent pas la faculté de
sentir} et n’ont pas celle d’agir 'volontairement ;
combien est fautive la théorie généralement reçue,
qui admet pour définition de l’animal, la faculté,du
sentiment et celle du mouvement volontaire !
Je ne m’étendrai pas ici davantage sur ce sujet :
mais ayant beaucoup de fedressemens à présenter,
relativement aux principes qu’il convient d’admettre
en zoologie, et devant compléter les considérations
essentielles qui' peuvent , par leur connexion évidente
, montrer le fondement de ces principes , je
vais diviser cette introduction en sept parties principales.
Dans la première,, je traiterai des caractères essentiels
des animaux, comparés à ceux des autres