une multitude de phénomènes , parmi lesquels
celui qu’on nomme la vie est un des plus admi-
râbles , et en amène d’autres qui le sont davantage
encore.
La plus grande difficulté pour nous, en apparence
, est de concevoir comment la nature a pu
instituer la vie dans un corps qui ne la possédait
pas, qui n’y était pas même préparé ; et comment
elle a pu commencer l’organisation la plus simple,
soit végétale , soit animale, lorsqu’elle a formé des
générations spontanées ou directes.
Quoique nous ne puissions savoir avec certitude
ce qui a lieu à cet égard, c’est-à-dire, ce qui se
passe positivement; comme c’est un fait certain que
la nature parvient, presque chaque jour, à douer
de la vie de très-petits corps en qui elle n’existait
pas, et qui n’y étaient même pas préparés ; voici ee
que l’observation et ce qu’une réunion d’indüctioOs
nous autorisent à penser à ce sujet.
C’est toujours par l’étude"-''des conditions essentielles
à l’existence de chaque fait, que nous pouvons
réussir à nous éclairer sur leur cause*
O r , nous savons , par l’observation, que les Organisations
les plus simples , soit végétales, soit animales,
ne se rencontrent jamais ailleurs que dans
de petits corps gélatineux, très—souples, très- délicats
, en un m o t , que dans des corps frêles, presque
sans consistance , et la plupart transparens.
Nous savons aussi que, parmi ses moyens d’action
, la nature emploie Xattraction universelle qui
tend à réunir, à former des corps particuliers; et
qu’en outre , dans notre globe, elle emploie en
même temps l’action des fluides subtils, pénétrans
et expansifs, tels que le calorique, l’électricité, etc.^
fluides qui sont répulsifs et qui tendent à désunir
les parties des corps qu’ils pénètrent, en un mot,
à écarter leurs molécules aggrégées ou agglutinées.
Les choses étant ainsi, l’on conçoit facilement :
I.° que lorsque les petits corps gélatineux, que la
puissance réunissante forme aisément dans les eaux
et dans les lieux humides, recevront dans leur intérieur
les fluides expansifs et répulsifs que je viens
de citer, et dont les milieux environnans sont sans
cesse remplis ; alors, les interstices de 'leurs molécules
agglutinées s’aggrandiront, et formeront des
cavités utriculaires ; 2.° que les parties les plus visqueuses
de ces corps gélatineux , constituant, dans
cette circonstance , les parois des cavités utriculaires
dont je viens de parler, pourront elles-mêmes recevoir
de la part des fluides subtils et expansifs en
question, cette tension singulière dans tous leurs
points , en un mot, cette espèce d’éréthisme que
j’ai nommé orgasme, et qui fait partie de l’état de
choses que j’ai dit être essentiel à l’existence de
la vie dans un corps; 3.° que Xorgasme une fois
établi dans les parties concrètes du corps gélatineux