
vî A V E R T I S S E M E N T .
ligence , la nature et la totalité des élé-
mens qu’il était nécessaire d’y faire entrer.
Cependant , il est des cas où nos ju-
gemens ne sont pas les uniques résultats
de notre maniéré d’envisager les faits
observés ; car ils peuvent, l’être aussi de
la force des choses qui nous entraîne
malgré nous en considérant ces faits,
surtout si nous avons su les réunir. O r ,
cette force des choses qui nous maîtrise
lorsque nous parvenons à la sentir , est
une puissance à laquelle on ne donne
pas assez d’attention et qui fait exception
aux considérations trop générales
citées ci-dessus. Ainsi, il y a des cas où
nos conséquences sont forcées et ne permettent
aucun arbitraire.
Maintenant, que l’on veuille se représenter,
qu’ayant rassemblé sur l’important
sujet , dont je m’occupe depuis quarante
ans, les faits lès plus nombreux et
surtout les plus essentiels, il est résulté
pour moi de leur considération, cette
force des choses qui m’a conduit à découvrir
et à coordonner peu-à-peu la théorie
que je présente actuellement, théorie
que je n’eusse assurément pas imaginée
sans les causes qui m’ont amené à
la saisir. O r , quoique l’on puisse peut-
être me reprocher d’avoir exprimé ma
pensée dans cet ouvrage, dune manière
trop décisive, on sentira que j ’ai été
entraîné malgré moi à montrer la conviction
que j ’éprouvais , et que je n’ai
pu écrire autrement que comme je sentais.
Peut-être me fera-t-on un autre reproche
; car on pourra trouver étonnant
de me voir traiter certains sujets qui, au
premier abord , paraissent s’éloigner
beaucoup dé ceux que je devais avoir
uniquement en vue. Cependant, si l’on
approfondit ces mêmes sujets , l ’on en
sentira la liaison intime avec ceux qui
appartiennent directement à mon tra