
observé, sans qu’aucune prévoyance ou qu’aucune détermination
de l’animal y ait la moindre part.
D’après ce qui vient d’être exposé, on voit que les
infusoires sont, parmi les animaux , ce que sont les
algues parmi les végétaux ; que , de part et d’autre , ce
sont les corps vivans les plus imparfaits, ceux qui ont
l’organisation la plus simple , et que c’est parmi eux surtout
que la nature opère, encore de part et d’autre, des
générations directes.
On trouve les infusoires dans les eaux douces et surtout
dans celles qui sont croupissantes; c’est plus particulièrement
dans les infusions des substances végétales
ou animales qu’on les rencontre ; enfin, on en trouve aussi
dans les eaux marines. Ces animalcules semblent n’avoir
point de patrie particulière , puisqu’ on les retrouve les
mêmes dans toutes les parties du monde, mais seulement
dans les circonstances où ils peuvent se former.
Trop près encore de leur origine, ils n’ont pas eu le
tems de recevoir de la différence des climats , des situations
et des habitudes, les modifications qui assujétissent
les autres animaux à vivre dans des régions et des localités
particulières.
Les infusoires n’ont pas, comme les autres animaux,
une forme générale qui soit particulière à ceux de leur
classe, et qui puisse servir à les caractériser; ils ne sauraient
l'avoir, parce que la trop faible consistance de
leur corps ne le permet pas, et qu’ils sont plus ou
moins complètement assujétis à l’influence des pressions
environnantes.
Aussi, quoique les différens infusoires nous présentent
toutes sortes de formes , que souvent même les individus
d’une même espèce changent de forme sous nos yeux
d’un instant à l’autre , les plus imparfaits de ces animaux
étant plus frêles et plus fortement assujétis que les autres
aux influences de l’eau qui presse également sur tons- tes
points de leur corps, sont nécessairement sphériques
ou d’une forme qui en approche.
Ceux qui en proviennent ensuite, et qui acquièrent progressivement
plus de consistance dans leurs parties, sont
moins soumis aux pressions du milieu dans lequel ils
vivent, s éloignent graduellement de cette forme simple
et premiere a laquelle les plus imparfaits ne peuvent se
soustraire, et en obtiennent de particulières qui sont relatives
à l'état où leur organisation est parvenue.
Ce n’est réellement que dans les polypes que la nature
a réussi a donner aux animaux une forme générale: relatives,
leur organisation , sur laquelle les pressions environnantes
n’ont plus ou presque plus d’influence, et
qui peut servir à les caractériser. Partout ensuite, la diversité
des formes tient à l’état de l’organisdtion et au
produit des habitudes des animaux en qui on la considère.
Une considération qu il importe de ne pas perdre de
vue, c est que le caractère essentiel des infusoires ne
réside nullement dans l’extrême petitesse de ces animaux,
mais dans la simplicité de leur organisation.
Ce n’est pas dans cette classe seule que l’on observe
des animaux extrêmement petits; dans les quatre classes
qui suivent, et principalement dans les crustacés, l’on
connaît des animaux d une petitesse si considérable qu’ils