
or, rien de semblable ne se manifeste dans les
plantes.
Ainsi, dès qu’il n’est pas vrai que les mouvemens
subits qu’on observe dans certaines parties des plantes
, dites sensitives, lorsqu’on les touche , soient
de véritables contractions ou des changemens réels
dans les dimensions de ces parties, il est dès lors
évident que ces mouvemens n’appartiennent point
à Y irritabilité : aussi, ne sauraient-ils se répéter de
suite, dans tous les temps sans exception, comme
ceux que Xirritabilité produit à la provocation de
toute cause excitante.
Nous savons donc maintenant que l’irritabilité
n’est point la cause des mouvemens cités des plantes
, dites sensitives , et qu’il y a une disparité manifeste
entre ces mouvemens et les phénomènes de
Y irritabilité animale. Mais quelle est la cause des
mouvemens singuliers des plantes dont il est question?
A cela je répondrai : que nous parvenions à connaître
positivement cette cause , ou que nous ne
puissions que l’entrevoir à l’aide de quelque hypothèse
plausible et appuyée sur des faits, il n’en sera
pas moins toujours très-vrai que cette même
cause est étrangère à Y irritabilité animale.
Or, j’ ai cru apercevoir cette cause , pour les plantes
dites sensitives, dans une particularité qui concerne
les émanations des fluides élastiques et invi-
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sibles que ces plantes produisent dans le cours de
leur vie, comme les autres corps vivans, et cela
d’autant plus abondamment que la température est
plus élevée;
D’abord, je dois faire remarquer que les mouvemens
observés dans les végétaux ne se bornent
pas à ceux des plantes dites sensitives ; car on eü
connaît de diverses sortes, et l’on peut s’assurer, par
un examen attentif de ces mouvemens, qu’aucun
d’eux n’appartient à Y irritabilité.
Ensuite, je ferai voir que ces divers mouvemens
prennent leur source dans différentes causes, là
plupart facilement déterminables;
Les uns, en effet, sont des mouvemens subits
très-visibles, comme ceux de détente, d’affaissement
de parties, etc.
Les autres, au contraire, sont des mouvemens
lents et insensibles, comme ceux qui sont dus à des
causes hygrométriques, pyrométriques, etc,
Tous ne s’exécutent et ne s’observent que dans
Certaines circonstances. Quelques-uns ne se renouvellent
plus après leur exécution, comme ceux de
détente dë certains fruits dont les graines sont lancées
àu loin par la détente de leur péricarpe. Il y en a
qui ne se montrent que dans certaines parties, comme
Certaines fleurs, soit à l’époque de leur épanouissement,
soit dans ce temps d’effervescence particulière où les
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