vivant, il nous importe, avant tout, de savoir en quoi
les corps incapables de posséder la vie, different dé
ceux qui en jouissent ou peuvent en jouir.
Ainsi, jetons un coup-d’oeil rapide sur cès corps
incapables de vivre, et qui cependant fournissent les
matériaux de ceux que la vie anime 5 et fixons , d une
manière positive, la limite qui les sépare des corps
vivans. Quoiqu’admise, cette limite n’est pas tellement
déterminée qu’on n’ait bien des fois tente de
la franchir de notre tems, en attribuant la vie a des
objets dans lesquels il est impossible quelle puisse
exister (1).
En examinant attentivement tout ce que nous
pouvons observer hors de nous, tout ce qui peut
affecter nos sens et parvenir a notre connaissance ,
nous remarquons que, parmi tant de corps divers
qui sont dans ce cas, certains d’entr eux offrent cela
de particulier, qu’ils manquent de rapports communs,
relativement a leur origine ; que leur durée
et leur volume ou leur grandeur n ont rien qui soit
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(1) N’a-t-on pas osé dire que le globe terrestre est un
corps vivant ; qu’il en est de même des différeus corps célestes
; et confondant le phénomène organique de la vie , qui
donne des facultés toujours les mêmes aux corps en qüi on
l’observé, avec le mouvement constamment répandu dans
toutes les parties de la nature 5 n’a-t-on pas ose assimiler la
mature même aux êtres doués de la vie !
déterminable ; que la conservation de leur existence
nest assujétie à aucun besoin de leur part, et serait
sans terme, si, par suite du mouvement répandu
dans toutes les parties de la nature, et si, agissant
plus ou moins les uns sur les autres, selon les circonstances
de leur situation , de leur état et des af-
iinites, ils n’etaient plus ou moins exposés à des
changemens de toutes les sortes ; et qu’enfm, quoique
beaucoup moins nombreux en espèces que les autres
, ces, corps constituent, eux seuls, la masse
principale du globe que .nous habitons. O r , c’est
a ces mêmes corps, soit solides, soit liquides,
soit élastiques ou gazeux, que nous donnons le nom
de corps inorganiques ; et nous allons faire voir
qu’en aucun d’eux le phénomène de la vie ne saurait
se produire.
Afin d’écarter le vague et toute opinion arbitraire
a leur egard, déterminons d abord leurs caractères
essentiels.
Caractères généraux des corps inorganiques.
Les corps inorganiques , de quelque nature
consistance et grandeur qu’ils soient , diffèrent essentiellement
de ceux qui possèdent la vie;
I.° En » ce qu ils n’ont Y individualité spécifique
que dans la molécule intégrante qui constitue leur
espèce particulière ; les masses et les volumes que
peuvent former, par leur réunion ou par leur aggré-
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