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 source  de  l’espoir  qu’il  a  conçu  d’une  autre  existence  
 sans  terme,  qui  doit  succéder  pour  lui  à  la  
 première;  et  peut-etre  une  suggestion  intime  l’aver—  
 til-elle  que  cet  espoir  est  fondé.  Or, Y homme  ayant  
 su  s elever  jusqu a  I e t r e   s u p r ê m e   ,  par  sa  pensée ,  
 a  1 aide  de 1 observation  de la  nature,  ou par d’autres  
 voiescette grande  pensée  a  étayé  son  espérance,  et  
 lui  a  inspire  des  sentimens  religieux,  ainsi que  les  
 devoirs  qu’ils  lui  imposent. 
 Je  ne  montrerai  point  comment  ces  sentimens  
 religieux  peuvent  être  modifiés  par  certains  de  ces  
 penchans  naturels  qui,  trop  souvent  ,  maîtrisent  
 1 homme  dans  ses  actions ;  ni  comment  le  fanatisme  
 et  l’intolérance  religieuse,  qui  diffèrent  si  considérablement  
 de  la  vraie  piete,  peuvent  résulter  de son  
 penchant  a  la  domination.  Çe  qui précédé  doit  suffire  
 pour  l’éclaircissement  de  ces objets. 
 Ayant  indique  le  produit  de  la  répugnance  de  
 Y homme pour sa destruction,  là ,  doit se borner tout  
 ce  qui  est  du  ressort  du naturaliste  ,  ainsi  que  tout  
 ce  qu’il  peut  rapporter  à  la  nature ; mais,  comme  
 je l’ai  d it,  cette  source  de l’espoir  de Yhomme n’exclut  
 point  d’autres  voies  qui  ont  pu  l’éclairer sur un  
 sujet  si important  pour  lui. 
 I c i ,  se  termine  l’exposé  succinct  que  j’ai  entrepris  
 de  faire  des  penchans  de Yhomme,  rapportés à  
 leur source,  et quil  tient  évidemment  de  son  organisation. 
   Ce  n’est,  sans  doute,  qu’une esquisse  très-  
 imparfaite  du  sujet  que  je  me  suis  proposé de  traiter; 
   mais  elle  suffit à  l’objet  que  j’avais  en  vue,  et  
 se  trouve fondée  sur des  principes incontestables. 
 Comme naturaliste, je crois avoir rempli ma tâche;  
 et  je  le  devais,  parce  quelle  complette  les  considerations  
 qui  font  connaître  les  produits  de  l’organisation. 
   Mais,  celle  de  l’homme,  profond  observateur  
 de ses semblables ,  de  leurs  penchans ,  variés  
 selon  les  circonstances où  ils  se  trouvent,  enfin, des  
 passions  qui  trop  souvent  les maîtrisent,  lorsqu’ils  
 ne  se  sont  point  exercés  à  les  dominer,  celle-là  ,  
 dis-je,  reste  encore  toute  entière  à  remplir. 
 En  effet,  il  s’agit,  en  cela,  de  pénétrer  dans  les  
 détails des dernières  divisions ;  d’assigner les complications  
 de  causes qui  déterminent  tant  d’actions  que  
 l’on  observe ;  en un mo t d e   saisir  et  faire  connaître  
 cette  multitude de nuances délicates, dans les  causes  
 agissantes,  qui font varier de tant de manières les actions  
 observées. 
 La  diversité  des  goûts,  des  penchans,  des désirs,  
 et même  des passions,  dont  les  individus de l’espèce  
 humaine  offrent  des  exemples,  est  si  grande  ,  que  
 ceux  qui  ont  voulu  étudier  le  coeur  de Yhomme,  en  
 sonder la profondeur ,  pénétrer  dans  tous  ses replis,  
 1 ont regardé comme un dédale immense dans lequel  
 il  était  bien  difficile de  ne  point  s’égarer. 
 Je  ne  prétends  pas  avoir dénoué  complètement ce