a formé les plus parfaits comme les plus imparfaits ;
elle a produit les différentes organisations qu’on re-s-
marque parmi eux ; enfin , à l’aide de chaque organisation
et de chaque système d’organes particulier,
elle a doué les différens animaux des facultés diverses
qu’on leur connaît : elle possède donc les
moyens de produire toutes ces choses. On est même
fondé à penser qu’elle les produirait encore de la
même manière et par les mêmes voies, si elles
n’existaient point.
Maintenant,, je crois pouvoir assurer que si c’est
elle qui a réellement fait exister ces mêmes choses,
elle les a sans doute opérées physiquement ; car
ses moyens étant purement physiques, on ne peut
lui en attribuer d’autres. Cette considération doit
être de première importance pour mon sujet.
Les moyens, et à-lâ-fois les causes, de tout ce
que la nature a exécuté et de tout ce qu’elle continue
d’opérer tous les jours , sont nécessairement
de différens ordres. En effet, on peut dire que la
nature a des moyens généraux, et qu’elle eh possède
d’autres qui sont graduellement plus particuliers.
Tous forment ensemble une hiérarchie de
puissances dans laquelle tout est lié, tout est dépendant
, tout est en harmonie, tout est nécessaire :
ces vérités ont été senties, et sont en effet reconnues.
Ainsi , pour établir quelqu’ordre dans nos idées
sur ce sujet intéressant, et parvenir à montrer comment
il paraît que la nature a opéré la production
des animaux, je vais présenter mon sentiment sur
ses moyens généraux les plus probables, et j’en indiquerai
la liaison avec les moyens plus particuliers
et moins douteux dont elle a nécessairement fait
usage.
Au moins, dans notre globe , la nature a deux
moyens puissans et généraux, qu’elle emploie continuellement
à la production des phénomènes que
nous y observons ces moyens sont ;
I.° U attraction universelle, qui tend sans cesse
à opérer le rapprochement des particules de
la matière, à former des corps, et à empêcher
la dispersion de leurs molécules ;
2.0 JJ action répulsive des fluides subtils , mis
en expansion ; action qui, sans être jamais
nulle, varie sans cesse dans chaque lieu, dans
chaque temps, et qui modifie diversement l’état
de rapprochement des molécules des corps.
De l’équilibre entre ces deux forces opposées,
des différentes quantités de puissance , dont l’une
l’emporte sur l’autre dans chaque circonstance, des
affinités diverses entre les objets assujétis a l’action
de ces forces ,, enfin , des circonstances infiniment
variées dans lesquelles ces forces agissent, naissent