
sont doues de facultés d’intelligence, et peuvent agir
par des actes de volonté', c’est-à-dire, à la suite
d une préméditation; mais il n’est pas vrai que tous
les animaux aient la faculté de se mouvoir ainsi par
les suites d’une volonté ;
Sans doute, beaucoup d’animaux peuvent éprouver
des sensations; mais il n’est pas vrai que les
animaux jouissent tous de la faculté de sentir;
Sans doute, il n y a que des nerfs qui soient les
organes des sensations ; mais il n’est pas vrai que
tous les nerfs soient propres a la production du sentiment
;
Sans doute, beaucoup d’animaux sont pourvus de
nerfs; mais il n est pas vrai que tous les animaux
en soient munis d’une manière quelconque;
Sans doute, quantité d’animaux se meuvent par
un système musculaire ; mais il n’est pas vrai que
tous les animaux aient des muscles et puissent en
avoir ;
Sans doute, enfin, un très-grand nombre d’animaux
possèdent une cavité intestinale, organe spécial
pour la digestion; mais il n’est pas vrai que,
tous les animaux soient munis d’une pareille cavité,
qu’ils aient tous une ou plusieurs bouches, et que
tous digèrent.
Certes, si ces assertions sont fondées', il doit en
résulter que tout ce qui a été dit de Xanimal est
fort inconvenable ? ne saurait fonder solidement la
philosophie des sciences zoologiques , et probablement
ne provient que de ce qu’on a généralisé inconsidérément
ce qui a été observé dans les animaux
les plus parfaits.
J’ai déjà donné les motifs sur lesquels se fondent
quelques-unes de ces assertions ; je donnerai bientôt
ceux qui concernent les autres ; mais auparavant
je doià poser les axiomes ou principes suivans, qui
sont les conséquences des six principes fondamentaux
présentés dans mon premier discours (pag. 11 ) ,
et qui s’accordent avec tous les faits observés.
Principes ou Axiomes zoologiques.
1. ° Nulle sorte ou nulle particule de matière ne
saurait avoir en elle-même la propriété de se mouvoir
, ni celle de vivre, ni celle de sentir , ni celle
de penser ou d’avoir des idées; et si, hors de
l’homme, l’on observe des corps doués, soit de
toutes ces facultés, soit de quelqu’une d’entr’elles,
on doit considérer alors ces facultés comme des
phénomènes physiques que la nature a su produire
, non par l’emploi de telle matière qui possède
elle-même telle ou telle de ces facultés, mais
par l’ordre et l’état de choses quelle a institués
dans chaque organisation et dans chaque système
d’organes particulier;
2. ° Toute faculté animale , quelle qu’elle soit, est