mens et son application, quoiqu’ils soient a peine
nécessaires.
En effet, cette loi de la nature qui fait transmettre
aux nouveaux individus, tout ce qui a été acquis
dans 1 organisation, pendant la vie de ceux qui les
ont produits, est si vraie, si frappante, tellement
attestée par les faits, qu’il n’est aucun observateur
qui n’ait pu se convaincre de sa réalité.
Ainsi , par elle, tout ce qui a été tracé, acquis ou
changé dans l'organisation , par des habitudes nouvelles
et conservées; certains penchans irrésistibles qui
résultent de ces habitudes; des vices de conformation,
et même des dispositions à certaines maladies ; tout
cela se trouve transmis, par la génération ou la reproduction
, aux nouveaux individus qui proviennent
de ceux qui ont éprouvé ces changemens, et se
propage de générations en générations dans tous ceux
qui se succèdent, et qui sont soumis aux mêmes circonstances,
sans qu’ils aient été obligés de l’acçué-
rir par la voie qui l’a créé.
A la vérité, dans les fécondations sexuelle», des
mélanges entre des individus qui n’ont pas également
subi les mêmes modifications dans leir orga-~
nisation, semblent offrir quelqu’exceptïon xux produits
de cette loi; puisque ceux.de ces individus qui
ont éprouvé des changemens quelconque», ne les
transmettent pas toujours , ou ne les Communiquent
que partiellement à ceux qu’ils jroduisent.
Mais il est facile de sentir qu’il n’y a là aucune exception
réelle; la loi elle-même ne pouvant avoir
qu’une application partielle ou imparfaite dans ces
circonstances.
Par les quatre lois que je viens d’indiquer, tousles
faits d’organisation me paraissent s’expliquer facilement
; la progression dans la composition de l’organisation
des animaux et dans leurs facultés, me
semble facile a concevoir; enfin, les moyens qu’a
employés la nature pour diversifier les animaux, et
les amener tous à l’état où nous les voyons, deviennent
aisément déterminables.
Je puis rendre, en quelque sorte, ces moyens plus
sensibles, en en citant au moins un exemple parmi
ceux qu a employés la nature pour exécuter, dans les
animaux, une composition croissante de leur organisation
, et un accroissement progressif dans le nombre
et le perfectionnement de leurs facultés.
Mais, avant cette citation, je dirai qu’en comparant
partout les faits generaux, l’on reconnaîtra que,
dans 1 un et 1 autre régné des corps vivans ( les végétaux
et les animaux), la nature partant de l’organisation
la plus simple, de celle qui est seulement
nécessaire à l’existence de la vie la plus réduite, a
ensuite exécute différens changemens progressifs dans
1 organisation, à raison des moyens que l’état des êtres
sur lesquels elle opérait, lui permettait d'employer.
Ainsi, 1 on verra que, dans les végétaux, réduite