
vail ; 1 on sentira même la nécessité pour
moi de faire valoir la lumière qu’ils retirent
les uns des autres et démontrer
qu’ils sont tous les élémens essentiels des
conséquences, que j ’ai tirées.
Cet ouvrage est sérieux, n’a que l’ins-
truction pour but, et ne peut , par sa
naturè , avoir certaines des qualités qui
obtiennent beaucoup de lecteurs a bien
d’autres. Il lui doit être même d’autant
plus difficile d’obtenir toute l’attention
dont il a besoin, que les goûts et les circonstances
de notre temps la font, en
général, porter vers des objets qui lui
sont fort étrangers. Enfin , comme il
semble rie devoir intéresser qu’une seule
classe de lecteurs , celle même dont il
tend à modifier les opinions, ce qu’il
peut offrir qui soit vraiment digne d’être
considéré , restera peut-être long-temps
peu connu,
Cependant, je sais que, sous plusieurs
rapports, son sujet a une véritable importance,
qu’il sera utile de le prendre
sérieusement en considération ; et ce fut
ma conviction à cet égard qui m’a soutenu
dans mon travail. Or, si l’on trouve
qu’il remplit réellement l’objet que j ’ai
en vue , je serai suffisamment dédommagé
de mes efforts. Mais pour être entendu
, j ’ai besoin d’une complaisance
qu’on n’accorde pas iridifféremment à
tout, auteur, et que je me suis toujours
efforcé de mériter.
On sait en effet que tout ouvrage,
scientifique surtout, ne peut être lu ou
étudié profitablement, que dans l’esprit
qui a guidé son auteur ; sauf à juger ensuite
s’il s’est plus ou moins approché du
but qu’il voulait atteindre ; car , ea
l’examinant avec un esprit contraire ou
prévenu, les considérations les mieux
établies, les vérités mêmes les plus
claires, ne paraissent que des erreurs.
Ainsi, dans le cas d’une divergence
de vues entre celles du lecteur et celles