
 
		en  résulté  que,  dans  les plus  simples  et les  plus imparfaits  
 des animaux, la  réduction  des besoins  et des  
 facultés se trouve réellement  à  son minimum,  tandis  
 que,  dans  les  plus  perfectionnés  des  mammifères,  
 les  besoins  et  les  facultés  sont  a  leur  maximum  de  
 complication et d’eminence; et comme chaque faculté  
 distincte  est  le produit d un système  d’organes particulier  
 qui y  donne lieu,  c’est donc  une vérité  incontestable  
 qu il  y  a  toujours  partout  un  rapport  parfait  
 entre les besoins  les facultés d’y  satisfaire,  et les  
 organes qui donnent ces facultés. 
 Ainsi ,  les  facultés  qu on  observe  dans  différens  
 animaux, sont uniquement organiques ;  elles ont  des  
 limites  comme  les  organes  qui  les  produisent;  sont  
 toujours  dans  un  rapport  parfait  avec  l’état  des  organes  
 qui les font  exister ; et  leur nombre,  ainsi  que  
 leur  emmence,  sont  aussi  parfaitement  en  rapport  
 avec  ceux  des  besoins. 
 Il  est  si  vrai  que,  dans  l’étendue  de  l’échelle  animale  
 , les facultés- croissent en nombre et en éminence  
 comme les organes qui  les donnent,  que  si,  à  l’une  
 des extrémités de l’échelle, l’on voit des animaux dépourvus  
 de  toute  faculté  particulière,  l’autre  extrémité, 
   au  contraire,  offre ,  dans  les  animaux  qui  s’y   
 trouvent, une reunion au maximum des facultés dont  
 la nature ait pu douer ces êtres. 
 Plus,  en  effet,  1 on examine  ceux des animaux qui  
 possèdent des  facultés  d’intelligence, plus on les admire, 
   plus même  on  se  sent  porté  à  les  aimer. Qui  
 ne  connaît  l’intelligence  du  chien,  son attachement  
 pour  son maître,  sa  fidélité,  sa  reconnaissance  pour  
 les  bons  traitemens,  sa  jalousie  dans  certaines  circonstances, 
   son  extrême  perspicacité  à  juger,  dans  
 vos  yeux,  si  vous  êtes  content  ou  fâché,  de  bonne  
 ou de mauvaise  humeur,  son  inquiétude  et sa  sensibilité  
 lorsqu’il vous  voit souffrir,  etc.  ! 
 Les  chiens,  néanmoins ,  ne  sont  pas  les  plus  in-  
 telligens des animaux ;  d’autres, et surtout  les  singes,  
 le  sont encore  davantage,  les  surpassent  en  vivacité  
 de  jugement, en  finesse,  en  ruses,  en'adresse, etc.;  
 aussi, sont-ils,  en général, plus méchans, plus difficiles  
 à soumettre et à  asservir. 
 Il y a  donc  des  degrés  dans  l’intelligence,  dans  le  
 sentiment, etc., parce qu’il s’en trouve nécessairement  
 dans tout ce qu’a  fait la  nature. 
 S i ,  dans  la  série des animaux,  les  limites précises  
 des  facultés  particulières que l’on observe dans  différens  
 êtres  de  cette  série,  ne  sont  pas  encore  définitivement  
 déterminées,  on n’en  est  pas moins  fondé à  
 reconnaître que ces limites existent;  car,  tous  les animaux  
 ne  possèdent  point  les  mêmes  facultés;  ainsi,  
 il y a un point dans l’échelle animale où chacune d’elles  
 commence. 
 Il en est de même des  systèmes d’organes particuliers  
 qui  donnent  lieu  à  ces  facultés ;  si  l’on  ne  connaît  
 pas  encore  partout  le  point  précis  de  l’échelle