nomènes qui sont le produit de l’organisation et de
la vie. Et dans cette partie, je dois considérer particulièrement
les penchans des êtres sensibles, parce
que ce sont des phénomènes d’organisation, des produits
du sentiment intérieur de ces êtres.
Ayant été autorisé à dire que nous n’obtenons
aucune connaissance positive que dans la nature,
parce que nous n’en pouvons acquérir de telles que
par l’observation, et que, hors de la natûre, nous
ne pouvons rien observer , rien étudier , rien connaître
de certain ; il s’ensuit que tout ce que nous
connaissons positivement lui appartient et en fait essentiellement
partie.
Cela posé, je dirai, sans craindre de me tromper,
que la nature ne nous offre d’observable que des
corps', que du mouvement entre des corps ou leurs
parties ; que des changemens dans les corps ou parmi
eux ; que les propriétés des corps ; que des phénomènes
opérés par les corps et surtout par certains
d’entr’eux ; enfin , que des lois immuables qui régissent
partout les mouvemens, les changemens, et
les phénomènes que nous présentent les corps.
Voilà, selon moi, le seul champ qui soit ouvert
à nos observations, à nos recherches , à nos études;
voilà, par suite , la seule source où nous puissions
puiser des connaissances réelles, des vérités utiles.
S’il en est ainsi, les phénomènes que, nous observons,
de quelque genre qu’ils soient, sont produits
par la nature, ont leur cause en elle seule , et sont
tous, sans exception, assujétis à ses lois. Or , nous
efforcer de remonter , par l’observation et l’étude,
jusqu’à la connaissance des causes et des lois qui produisent
les phénomènes que nous observons, en nous
attachant particulièrement à ceux de ces phénomènes
qui peuvent nous intéresser directement, est donc
ce qu’il y a de plus important pour nous.
Parmi les phénomènes nombreux et divers que
nous pouvons observer, il en est qui doivent nous
intéresser particulièrement, parce qu’ils tiennent de
plus près à notre manière d’être, à notre constitution
organique ; et parce qu’en effet, ils ressemblent
beaucoup à ceux de même sorte qui se produisent en
nous et que nous tenons aussi de la nature par la
même voie. Les phénomènes dont il s’agit, sont les
penchans des animaux sensibles, les passions mêmes
qu’on observe parmi ceux qui sont intelligens dans
certains degrés. Puisque ces phénomènes sont des
faits observés, ils appartiennent à la nature; et ils
sont, effectivement, les produits de ses lois, en un
mot, du pouvoir qu’elle tient de son suprême auteur.
Aussi, nous pouvons facilement remonter jusqu’à la
véritable source où ces phénomènes puisent leur origine
et leur exaltation.
Déjà, je puis dire avec assurance que les penchans
des animaux sensibles , et que ceux plus remarquables
encore des animaux intelligens , sont des produits
immédiats du sentiment, intérieur de ces êtres.