3 g 8 ANIMAUX
vie animale dans ces petits corps, et des facultés quelle
peut leur donner.
On verra que les facultés des infusoires les plus simples
se réduisent à celles qui sont communes a tous les
corps vivans, et en outre à celle qui résulte de leur nature
animale, a l'irritabilité; mais on verra en même
tems que , comme aucune de ces facultés n exige d organe
particulier pour sa production, il n y en a effectivement
aucun.
A la vérité, dans un assez grand nombre d’infusoires,
surtout dans ceux du deuxième ordre, on aperçoit des
parties intérieures locales qui paraissent dissemblables,
quelquefois même mouvantes. Mais ces parties, dont on
peut dire tout ce qu’on veut, ne peuvent être que des
modifications plus ou moins grandes du tissu intérieur de
ces corps, que des voies qui préparent la multiplication
des individus, que des gemmes reproducteurs dans dif-
férens états de développement.
Ces animaux ne possédant pas encore le premier organe
particulier que la nature ait créé dans 1 organisation
animale , celui de la digestion , ne sauraient avoir sans
doute aucun de ceux qu’elle a établis postérieurement a
celui-ci.
Ces frêles êtres étant les seuls qui n'aient point de
digestion à exécuter pour se nourrir, ressemblent en
cela aux végétaux qui ne vivent que par des absorptions ,
et dont les mouvemens vitaux ne s’opèrent aussi que par
des excitations de l’extérieur. Mais les infusoires sont
irritables et contractiles ; or ces caractères indiquent leur
nature animale, et les distinguent essentiellement des
végétaux.
Quelque simple que soit l’organisation des infusoires
> on distingue déjà parmi eux quelques degrés de
moins grande simplicité, selon les ordres et les genres.
En effet, le propre de la durée de la vie dans un corps
animal étant de le fortifier graduellement, d’augmenter
peu-à-peu la consistance de ses parties, et de tendre a
en composer l’organisation •, bientôt ce corps se fortifiera
et s’animalisera davantage ; son organisation deviendra
moins simple ; et, apres s être multiplie et reproduit
bien des fois, il offrira dans sa consistance ,
sa taille , sa forme particulière et ses parties, des différences
de plus,: en plus grandes et assujéties aux circonstances
variées qui auront agi sur lui. Tel est effectivement
ce qu’attestent, de la manière la plus évidente,
l’observation des infusoires et leur connexion nuancée
avec les polypes. •
Ces petits corps gélatineux , qui nagent Ou se meuvent
dans les eaux qui les contiennent, et où ils ne paraissent
que des points mouvans , ne possèdent assurément point
en eux-mêmes la puissance qui les anime et les fait mouvoir.
Cette puissance, qui provient des milieux environ-
nans, leur est étrangère ; mais ils offrent en eux 1 ordre
de choses qui permet à cette même puissance d’exciter
dans ces animalcules les diverses sortes de mouvemens
qu’on leur observe (i).
(ï ) Voyez l’Introduction, p. 4^. [Fluides subtils. ]