corps v/ivans étaient à-peu-près également irritables,
et l’étaient éminemment. Mais lorsque , dans des animaux
moins imparfaits, la nature fut parvenue à
former des fibres musculaires, alors j’ai conçu que
1 irritabilité des parties offrait des différences dans
son intensité, et que les fibres musculaires étaient
plus fortement irritables que les autres parties molles.
Ainsi, dans les animaux les plus parfaits, le tissu
cellulaire, quoiqu’irritable encore, l’est moins que
les viscères et surtout que le canal intestinal, et ce
dernier lui-même l’est moins encore que les muscles
quels qu’ils soient.
Je remarquai ensuite que, dès que les fibres musculaires
furent établies dans les animaux , des nerfs
alors devinrent distincts; et que, selon l’état d’avancement
de l’organisation, un système nerveux plus
ou moins composé était déterminable.
Sans doute, le système nerveux existant anime les
fonctions des organes, et leur fournit des forces d’action
y et les mouvemens musculaires , participant
eux-mêmes à cet avantage, sont moins susceptibles
d’épuisement dans leur source.
YL irritabilité musculaire n’en est pas moins indépendante
, par sa nature, de l’influence nerveuse,
quoique celle-ci augmente et maintienne sa puissance.
On sait que le coeur conserve plus ou moins
long-temps, selon les diverses races d’animaux, la
faculté de se mouvoir lorsqu’on l’irrite après l’avoir
arraché du corps. J’ai vu le coeur d’une grenouille
conserver cette faculté, 24 heures après en avoir été
séparé. Ainsi, le coeur ne tient point des nerfs son
irritabilité ; mais il en reçoit diverses modifications
dans ses fonctions, qui sont plus ou moins favorables
à leur exécution.
En effet, comme dans une organisation composée
, tous les organes ou tous les systèmes d’organes
particuliers, sont liés à l’organisation générale de
l’individu , et en sont tous par conséquent véritablement
dépendans ; on doit reconnaître que le coeur,
quoique doué d’une irritabilité indépendante , n’en
est pas moins assujéti, dans ses fonctions, à divers
produits de la puissance nerveuse ; produits qui accroissent
et maintiennent ses forces d’action, et qui
quelquefois en troublent les effets.
Qui ne, sait combien les passions agissent sur le
coeur par la voie des nerfs , et que , selon celle de
ces passions qui agit, l’influence qu’il en reçoit trouble
singulièrement alors ses fonctions ! Les nerfs qui
arrivent au coeur, n’y sont donc point sans objet,
sans usage ( ce qui serait contraire au plan de la nature
) , quoique Y irritabilité de cet organe soit en
elle-même indépendante de leur puissance ; ce que
Haller ne me paraît pas avoir suffisamment saisi.
Depuis, l’on a prétendu, d’après M. Le Gallois,
que le coeur ne recevait des nerfs que de la moelle
épinière ; et par-là, on expliquait pourquoi il con