
rarchie des facultés des animaux sensibles, afin de
retrouver dans chaque cas considéré , ce que le penchant
cite peut produire.
Les observations déjà exposées nous obligent à reconnaître
que , parmi les animaux dont je parle:
1. ° Les uns sont bornes au sentiment, et ne possèdent
l’intelligence dans aucun degré quelconque
j
2. ° Les autres, plus perfectionnés, jouissent à-lafois
de la faculté de sentir r et de celle d’exécuter
des actes à'intelligence dans différens degrés.
Les uns et les autres , jouissant du sentiment, peuvent
donc éprouver la douleur : or, il est facile de
faire voir que, dans ses différens degrés, la douleur
est pour eux un mal-être qu’ils doivent fuir, et que
la nécessité de fuir ce mal-être est la cause réelle qui
donne naissance au penchant en question.
Eh effet, pour tout individu qui jouit de la faculté
de sentir, la souffrance, dans sa plus faible intensité,
soit vague , soit particulière, produit ce qu’on
nomme le mal-étre ; et ce n’est que lorsque l’affection
éprouvée est vive ou jusqu’à un certain point
exaltée, quelle reçoit le nom de douleur.
Ainsi, puisque, depuis le plus faible degré de la
douleur, jusqu’à celui où elle est la plus vive, le
mal-être existe toujours pour l’individu qui en est
affecte ; que ce mal-être lèse ou compromet en quelque
chose l’intégrité de sa conservation, tandis que
le bien-être seul la favorise ; l’individu sensible doit
donc tendre sans cesse à se soustraire au mal-être ,
et à se procurer le bien-être ; enfin, le penchant à
la conservation , qui est naturel dans tout individu
doué du sentiment de son existence, reçoit donc nécessairement
de cette tendance toute l’énergie qu’on
lui observe : cela me paraît incontestable.
J’avais d’abord pensé que le penchant a la propagation
auquel tous les êtres sensibles paraissent
assujétis , était aussi un penchant isolé, comme celui
à la conservation, et qu’il constituait la source d’un
autre, ordre de penchans particuliers. Mais, depuis,
ayant remarqué que ce penchant est temporaire dans
les individus, et qu’il; est lui-même un produit de
celui à la conservation, j’ai cessé de le considérer
séparément, et je ne le mentionnerai que dans l’analyse
des détails. ,
En effet, à un certain terme du développement
d’un individu, l’organisation , graduellement préparée
pour oet objet, amène en lu i, par des excitations
intérieures, provoquées en général par d’autres
externes, le besoin d’exécuter les actes qui peuvent
pourvoir à sa reproduction et par suite , à la propagation
de son espèce. Ce besoin produit dans cet individu
un mal-être obscur, mais réel, qui l’agite ;
enfin, en y satisfaisant, il éprouve un bien-être éminent
qui l’y entraîne. Le penchant dont il s’agit est