mais, quoiqu’ils paraissent former une coupe particulière
sous ce point de vue, leur ensemble néanmoins
présente un assemblage d’objets dont les masses sont
très-disparates entr’elles.
En effet, quant à la forme et à l’organisation intérieure
, qu’y a-t-il de commun entre un infusoire
et un insecte ; entre un ver et un crustacé; en un
mot, quelle étrange dissemblance ne trouve-t-on pas
entre un polype et une arachnide, entre celle-ci et
un mollusque!
, Si l’ensemble des animaux sans vertèbres présente,
dans ses masses déplacées et mises arbitrairement
en comparaison, des assemblages disparates,
l’on sera forcé de convenir qu’en rapprochant les
objets d’après leurs véritables rapports, et qu’en distribuant
les masses classiques dans l’ordre progressif
de la composition de l’organisation de ces animaux ;
alors on trouvera moins d’irrégularité dans leur sérié,
quoique de distance en distance, les systèmes d’organisation
soient singulièrement changés, et puissent
rarement se lier chacun les uns aux autres par de
véritables nuances.
Telle est, je crois, l’idée la plus juste que l’on
doive se former des animaux sans vertèbres* Ils
SANS VERTÈBRES. 3 8 7
composent une immense série d’animaux divers, au
moins neuf fois plus:nombreuse que cellede tous les
vertébrés réunis, et dont probablement nous ne con-
naissonsjpâs mêmè la moitié ides êtres qui la forment.
* Ces animaux, originaires;des eaux, vivent encore
la plupart dans son- sein; b aussi c’est parmi eux que
se trouvent les plus petits, les plus frêles, les plus
imparfaits et les plus simples en organisation, comme
c’est parmi les vertébrés qu?on observe les plus parfaits
des animaux^ '
Ë Sans doute, le volume ou la taille n’a point de
i rapport essentiel avec la nature de l’organisation des
différens êtres vivans. Cependant, il n’en est pas moins
très-vrai que les plus imparfaits des animaux connus
en sont aussi les plus petits : ce qui est également
vrai a l’égard;des'végétaux.
Des trois coupes primaires qui partagent l’échelle
animale entière ( i ) , les animaux sans vertèbres
embrassent les deux premières, savoir :
Les animaux apathiques ;
Les animaux sensibles.
( i) Voyez-en le tableau a la fin de la 7«« partie de l’Introduction,
page 381.