dividus réunis sur un corps commun vivant, qui développe
annuellement les générations successives de
ces individus.
A ce tableau resserré des faits positifs qui caractérisent
les végétaux, si, comme je vais le faire, on
oppose celui des caractères essentiels des animaux,
on reconnaîtra que la nature a établi entre ces deux
sortes de corps vivans, une ligne de démarcation
tranchée qui ne leur permet pas de s’unir par aucun
point des séries qu’elles forment. Or , ce n’est
point là ce qu’on nous dit à l’égard de ces deux
sortes d’êtres : tant il est, vrai que presque tout est
encore à faire pour donner des uns* et des autres
l’idée juste que nous devons en avoir !
Le point le plus essentiel à éclaircir, afin de détruire
l’erreur qui a fait prendre une fausse marche
à la science, consiste donc à prouver que les végétaux
sont généralement dépourvus a irritabilité dans
leurs parties.
Dès que j’aurai établi les preuves de ce fait, il sera
facile de sentir quelle infériorité, dans les phénomènes
d’organisation, le défaut d'irritabilité des parvers
les tiges végétales dans une direction qui tend a s’approcher
le plus possible de la verticale , et communiquent,
surtout pendant le jour, cette direction au mouvement de
la sève pompée par les racines.
lies doit donner aux végétaux sur les animaux; et
l’on concevra pourquoi ils sont tous réduits à n’obtenir
leurs mouvemens vitaux , c’est-à-dire, les mou-
vemens de leurs fluides, que par des impressions
qui leur viennent du dehors.
Une discussion concise et claire doit me suffire
pour établir les preuves que j’annonce ; et d’abord
je vais faire voir que j’étais fondé, lorsque j’ai dit
dans ma Philosophie zoologic/ue ( vol. i , pag. g 3 )
qu’il n’y a dans les faits connus à l’égard des plantes
, dites sensitives, rien qui appartienne au caractère
de Y irritabilité des parties animales ; qu’aucune
partie des plantes n’est instantanément contractile
sur elle-même ; qû’aucune, enfin , ne possède cette
faculté qui caractérise exclusivement la nature animale.
Aussi, par cette cause essentielle, par cette
privation d'irritabilité et de contractilité de leurs
parties, les végétaux sont généralement bornés à une
faible et obscure disparité dans les traits de leur organisation
intérieure, et à une grande infériorité
dans les phénomènes de cette organisation, comparés
à ceux que la nature a pu exécuter dans les
animaux.