
dans Y irritabilité qui leur est exclusivement propre,
une cause de supériorité de moyens qui a permis
à la nature d’établir progressivement en eux les différentes
facultés qu’on leur connaît.
Cependant, un caractère aussi frappant y aussi
tranché que celui que je viens de citer, ne fut réellement
point saisi jusqu’à présent, puisque de notre
temps on a cherché à l’étendre jusques aux végétaux
, c’est-à-dire , à des êtres qui ne le possèdent
point.
De même, n’a-t-on point attribué généralement
à tous les animaux la faculté de se mouvoir volontairement,
et celle de sentir, sans examiner auparavant
ce que peuvent etre le sentiment et la volonté
!
E t , dans l’ouvrage que j’ai déjà cité (i) , ne
prétend-t-on pas que les organes essentiels à 1 animalité
sont ceux des sensations et du mouvement !
O r , comme ces organes sont des nerfs et des muscles
, il s’ensuit que tout animal doit en être pourvu
î Néanmoins, étant forcé de convenir qu’on ne
les retrouve plus dans quantité d’animaux imparfaits,
on suppose que ces organes y existent toujours, et
qu’ils sont mêlés et confondus dans la substance
irritable et sensible de ces animaux.
(i) Voyez le Dictionnaire des Sciences naturelles , au
jnot a n im a l} page 161.
On nous dit ensuite, dans le meme ouvrage, que
c’est la manière dont s’exerce la nutrition qui fournit
le meilleur caractère distinctif entre les animaux et
les végétaux; et pour le prouver, on assure que
tous les animaux connus possèdent une cavité intestinale
qui a nécessairement pour entrée une ou
plusieurs bouches.
Ces assertions, qu’on ne s’est pas mis en peine
de prouver, parce que la considéràtion de quantité
d’animaux en eût rendu les preuves trop difficiles à
établir, montrent une prévention tres-forte en faveur
des anciennes opinions que 1 on s était foi mees
des animaux, quoique nos connaissances actuelles
ne les permettent plus. Elles ne sont propres qu a
retarder les. progrès de la zoologie , et 1 on peut dire
maintenant qu’aucune d’elles n offre le vrai caractèi e
qui distingue les animaux des végétaux.
En niant formellement ces assertions, parce qu elles
sont évidemment contraires a la marche que suit la
nature dans ses production^; quelles le sont à l’ordre
progressif de la formation des organes spéciaux
q u i, seuls, donnent lieu à des facultés particulières;
et surtout qu’elles le sont a la nécessite de ces appareils
d’organes compliques qui sont indispensables
pour des facultés très-éminentes ; voici celles que je
leur substitue , et que j’appuierai de preuves telles
qu’il faudra bien un jour les admettre.
Sans doute, quelques animaux des plus parfaits