
uns de donner lieu au phénomène de la vie, tandis
que l’exécution de ce phénomène est possible et
presque toujours effectif dans les autres. Aussi, ces
deux sortes de corps comparés, présentent une si
grande différence dans tout ce qui les concerne, qu il
n’est pas possible de trouver un seul motif raisonnable
pour supposer que la nature ait pu les réunir
quelque part, c’est-à-dire , passer des uns aux autres
par une véritable nuance.
Par leur rapprochement et l’amas qu en a causes
la gravitation universelle, les corps inorganiques
constituent eux seuls la masse principale du globe
que nous habitons ; e t, bien inférieurs aux corps vi-
vans en diversité d’espèces, ce sont eux cependant
qui j par les grands volumes et les grandes masses
qu’ils forment, occupent presqu entièrement la place
que tient dans l’espace le globe terrestre.
A leur égard , néanmoins , les volumes et les
masses de ces corps ne se conservent pas toujours
indéfiniment ; car ceux surtout qui se troùvent a la
surface du globe , éprouvent sans cesse , de la part
des agens répulsifs et pènètrans qui y dominent,
des effets qui détachent peu-à-peu les particules de
leur superficie. Alors, les lavages produits par les
eaux pluviales, entraînent, charrient et déposent ailleurs
successivement ces particules $ et toutes celles
qui se trouvent réduites en molécules intégrantes libres,
l’aggrégation les réunit et les consolide en nou-
IN^RODUCTION. 3 g
velles masses , ou en accroît les masses déjà existantes
qui les reçoivent.
A l’action des agens répulsifs et pènètrans qui
ne font que séparer les particules des corps que les
circonstances où elles se trouvent rendent séparables ,
si l’on ajoute celle des agens altérons ou chimiques ,
qui peut aussi s’exercer sur ces mêmes corps , ainsi
que celle des affinités qui dirigent alors chaque action
de ces agens, on aura dans ces trois grandes
causes, celles qui donnent lieu à toutes les mutations
qu’on observe dans la nature, les volumes et les
masses des corps inorganiques.
Il n’importe nullement à mon objet d’indiquer
ici la nature particulière d’aucun des corps inorganiques
qui ont été observés ; mais la nécessité ou je
suis d’attirer l’attention sur certains de ces corps,
parce qu’ils jouent un grand rôle dans le phénomène
de la vie, et parce que ce phénomène ne saurait
s’exécuter sans eux cette nécessité, dis-je , me ;
met dans le cas de m’occuper ici sommairement des y
corps incapables de vivre , et de les distinguer, dans _
cette vue, en corps solides ou concrets, et en corps
fluides.
Les corps inorganiques solides présentent des )
matières diverses , le plus souvent composées , formant
des masses plus ou moins dures, plus ou moins
denses, et de différente grandeur. Ces masses résultent
d’une aggrégation de molécules intégrantes,