
se contracter subitement a chaque excitation , et de
réagir aussitôt sur le point affecté. Dès lors, la comparaison
de ces singuliers mouvemens avec tous ceux
que l’on peut observer ailleurs, montrera , comme
je viens de le dire, que les ^animaux sont réellement
les seuls corps connus qui soient dans ce cas.
Ceux des animaux dont le corps est entièrement
gélatineux, comme les infusoires , les vrais polypes
les radiaires mollasses ; ceux-là, dis-je, ont toutes
leurs parties concrètes éminemment irritables , et la
simplicité de leur organisation fait propager l’effet
de toute excitation , soit sur une grande portion de
leur corps, soit sur leur corps entier. O r , comme
ces animaux trouvent autour d’eux ce qui peut les
nourrir , car ils s’emparent de tout ce qu’ils peuvent
saisir, et rejettent ce qu’ils ne peuvent digérer, ils
n’ont point de mouvemens particuliers à exécuter
pour un choix d’alimens, n’ont besoin d’aucuns
muscles pour se mouvoir eux-mêmes, et , en effet,
on ne leur en connaît pas positivemënt.
Mais, ceux qui sont plus avances dans la composition
de leur organisation, ainsi que ceux qui ont
des parties dures, comme des tégumens coriaces,
cornés ou crustacés ; ceux-là , dis-je , ont \ irritabilité
plus bornée dans ses effets , et possèdent tous
intérieurement des muscles, c est-a-dire, des parties
charnues , irritables, contractées sur elles-
mêmes , et qui peuvent se mouvoir par des excitalions
internes. Ainsi, il n’est aucun animal, depuis
la monade jusqu’à Y ourang-outang, qui n’ait de ces
parties contractiles.
Voilà des faits que l’observation constate à l’égard
de tous les animaux, qui ne souffrent aucune
exception nulle part, et qui ne se retrouvent, ni
dans les végétaux, ni dans les autres corps de la
nature : ils doivent donc servir à caractériser généralement
les animaux.
Effectivement, ces caractères positifs nous seront
utiles pour prononcer définitivement sur la nature
de certains corps organisés , que les uns rapportent
aux végétaux, tandis que les autres les regardent
comme appartenant au règne animal (i).
On sent bien que je n’entends pas m’occuper ici
des causes prochaines et mécaniques des divers mouvemens
des animaux ; mouvemens qu’ils exécutent
principalement dans-leur locomotion, comme loi’s-
(i) Les plantes de la famijle des tr em e lle s , et particulièrement
les oscillatoires de V aucher, sont dans le cas
que je viens de citer, et néanmoins ce sont évidemment
des végétaux. Ces corps vivans ne sont point irritables ,
leurs mouvemens oscillatoires sont toujours très-lents et
jamais subits ; ils sont plus ou moins apparens en raison
de la température, et aucune excitation particulière ne les
fait point varier. V o y e z V aucher , H is t .d e s C o n fe rv e s ,
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