
choses est positif, puisqu’il est fondé sur les faits. Or,
la connaissance de ce que je puis montrer à ce sujet
doit être importante ; car, elle seule peut nous aider
à découvrir la source de tout ce que nous observons
a l’égard des animaux et des autres corps que nous
pouvons apercevoir. Il est donc nécessaire de l’exposer
et de fixer nos idées sur des objets que l’observation
nous a fait connaître.
Parmi les différentes confusions d’idées auxquelles
le sujet que j’ai ici en vue a donné lieu, j’en citerai
deux comme principales ; savoir : celle qui consiste
en ce que bien des personnes regardent comme
synonymes, les mots nature et univers ; et celle qui
fait penser à la plupart des hommes que la nature
et son s u p r ê m e a u t e u r sont pareillement synonymes.
Je vais essayer de montrer que ces deux considérations
sont l’une et l’autre sans fondement, et
commencer par réfuter la première.
Ces deux mots, la nature et Y univers, si souvent
employés et confondus, auxquels on n’attache, en
général, que des idées vagues, et sur lesquels la
détermination précise de l’idée que l’on doit se former
de chacun d’eux, paraît une folle entreprise à
certaines personnes, me semblent devoir être distingués
dans leur signification ; car, ils concernent
des objets essentiellement différons. Or , cette distinction
est tellement importante que , sans elle,
nous nous égarerons toujours dans nos raisonnemens
sur tout ce que nous observons.
Pour moi, la définition de Xunivers ne peut être
autre que la suivante :
L 'univers est l’ensemble inactif et sans puissance
qui lui soit propre, de tous les êtres physiques et
passifs, c’est-à-dire, de toutes les matières et de tous
les corps qui existent.
C’est donc du monde ou de l’univers physique
dont il s’agit uniquement dans cette définition. Ne
pouvant parler que de ce qui est à la portée de nos
observations, c’est seulement de celles des parties
de Xunivers que nous apercevons, qu’il nous est
possible de nous procurer quelques connaissances,
tant sur ce que sont ces parties elles-mêmes, que
sur ce qui les concerne.
L à , se borne tout ce que nous pouvons raisonnablement
dire de Xunivers. Chercher à expliquer
sa formation, à déterminer tous les objets qui entrent
dans sa composition, serait assurément une
folie. Nous n’en avons pas les moyens; nous n’en
connaissons que très-peu de choses ; nous savons
seulement que son existence est une réalité.
Cependant, la matière faisant la base de toutes ses
parties, je puis montrer qu’il est en lui-même inactif
et sans puissance propre, et que ce que nous devons
entendre par le mot la nature lui est tout-à-fait
étranger.