
Ce principe est parfaitement fondé, s’il exprime
la prééminence qu’il faut accorder aux considérations
générales de l’organisation intérieure, sur celles des
parties externes. Mais si, au lieu de le prendre dans
ce sens, on‘ l’applique à des cas particuliers de son
choix, et sans règle préalable, on pourra en abuser,
comme on a déjà fait ; et l’on donnera arbitrairement
aux rapports qu’offrira tel organe ou tel système d’organes
intérieur, une préférence sur ceux de tel autre
organe intérieur, quoique les rapports de ce dernier
puissent être réellement plus importans. Par cette
voie, commode à l’arbitraire de l’opinion de chaque
auteur, l’on admettra çà et là dans la distribution ,
des inversions véritablement contraires à l’ordre naturel.
C’est un fait que l’observation prouve de toute
part et que j’ai déjà cité; savoir : que la causé qui
modifie la composition croissante de Inorganisation
, n’a pas seulement agi sur les parties extérieures
des animaux, mais qu’elle a aussi opéré des
modifications diverses sur leurs parties internes ; en
sorte que cette cause a fait varier très-irrégulièrement
les unes et les autres de ces parties.
Il suit de là, qu’il n’est pas vrai que les rapports
entre les races, et surtout entre les genres., les familles,
les ordres, quelquefois même les classes,
puissent toujours se décider convenablement d’après
la considération isolée de telle partie intérieure, choisie
arbitrairement. Je suis, au contraire, très-persua-
dé que les rapports dont il s’agit, ne peuvent être
convenablement déterminés que d’après la considération
de l’ensemble de l’organisation intérieure , et,
auxiliairement, par celle de certains organes intérieurs
particuliers, que des principes non arbitraires
auront montrés comme plus importans et comme
méritant une préférence sur lès autres, dans les rapports
qu’ils pourront offrir.
Il faut donc nous efforcer de déterminer les principes
dont il s’agit, et ensuite nous y assujétir, si
nous voulons anéantir cet arbitraire dans la détermination
des rapports, qui nuit tant à la fixité de la
science.
Deuxieme question : Quels sont les principes qui
doivent nous guider dans ces opérations', afin d'exclure
tout arbitraire à leur égard ?
Certes, ce serait rendre un grand service à la zoologie
que de donner une solution convenable de
cette question, c’est-à-dire, de déterminer de bons
principes pour régler les différentes opérations citées
ci-dessus, et en exclure tout arbitraire.
Il ne me convient pas de prononcer moi-même sur
la valeur de mes efforts à cet égard; mais j’en vais
proposer les résultats avec la confiance qü’ils m’inspirent.
Je pense que ce ne peut être que dans la distinction
précise de chaque sorte de rapports, et qu’à