settes , et est peu propre à agir sur les corps par frottement. Cependant J
savant voyageur ajoute, dans ses notes, que cet animal vit de fruits. Ce
est bien certain, c’est que ses moeurs et sa manière de se nourrir sont peu cojj
nues ; c’est un animal nocturne qui n’a point encore pu faire le sujet d’obseJ
vations détaillées et suivies. De nouvelles recherches' à son sujet sont nécessaires!
et ce que j ’ai à en dire aura plutôt pour résultat de montrer ce qu’on en ignoJ
que ce qu’on en sait.
Sa taille est de deux pouces, de l’occiput à la partie postérieure du corps, J
tête a un pouce, et son envergure dix pouces au moins; c’est la plus petiJ
espèce de cette famille qui soit connue.
Nous avons peu de détails sur ses organes : ses membres sont semblables à ceij
des Roussettes, et le doigt qui répond à l’index a un ongle; mais elle n’a qu’nl
très-petit rudiment de queue. Ses yeux sont grands, saillants, et leur pupille J
ronde. Son museau est terminé par un muiHe qu’un sillon partage, et sur lj
côtés duquel s’ouvrent des narines saillantes et de forme circulaires Son oreill
externe est simple, mais assez grande, et garnie transversalement de rides quirél
sultent de la manière dont elle se plisse en se fermant, et nous venons de diil
ce que M. Leschenault nous a appris sur la structure de la langue.
Les organes de la génération du mâle sont d’une grandeur monstrueuse, comiJ
on peut le voir par notre figure; et les mamelles, placées sur la poitrine, son
au nombre de deux. La membrane des ailes est entièrement nue, excepté cell
qui borde postérieurement les jambes de derrière : tout le reste du corps el
couvert d’un pelage extrêmement fin et doux, assez épais, moins long sur latitl
que sur les autres parties, et qui paraît être de nature laineuse. Sur la tête, 1®
cou, les épaules, les bras, le dos, la croupe, la membrane inter-fémorale etlJ
cuisses, il est d’un beau fauve clair uniforme. Aux parties inférieures, opposé®
à celles que nous venons de nommer, ce fauve prend une légère teinte brunei
et tout ce qui est nu, c’est-à-dire les ailes, les oreilles et les doigts, a la teini
fauve du corps; l’iris est jaunâtre. M. Leschenault nous apprend encore quel
cri de cet animal est fort aigu, qu’ayant ouvert une femelle qui était pleine,!
ne lui a trouvé qu’un seul petit, et que c’est sous le nom de Kiodote que il
Javannais connaissent cette Roussette.
La figure que nous publions nous a été envoyée du Bengale par M. Alfa®
Duvaucel ; malheureusement les notes dont elle était accompagnée ne nous soi®
point parvenues, et nous n’avons pu y suppléer que bien imparfaitement pari®
peaux desséchées du cabinet du Muséum.
M. Thomas Horsfield en avait déjà donné une fort bonne figure et une fai
bonne description dans le troisième cahier de ses intéressantes Recherches zool®
giques sur Java. D’après lui, les Javannais donneraient à cet animal le nom»®
Lowo-assu; il nous apprend qu’il n’est pas très-commun à Java, et qu’il eau®
de grands dégâts en attaquant les fruits, et principalement ceux de l’Eugénia,®
succulents, si délicats, et si remarquables par leur suave odeur de rose.
Il ignorait que M. Geoffroy Saint-Hilaire avait déjà décrit cette espèce curieu®
dans le quinzième volume des Annales de notre Muséuiyi, et qu’il lui avait dow®
le nom latin de Minimus qu’elle doit conserver y c’est pourquoi sans doofl
M. Horsfield l’a désignée par celui de Rostratus.