que la tête, les yeux très-grands, la tête sphéroïdale, avec un museau bien fin I
et court, qui s’en détache : tous deux sont gris-fauves en dessus, gris-blancs enI
dessousj tous deux enfin sont nocturnes, vivent sur les palmiers, nichent suri
les arbres, et habitent en Afrique dans des contrées, sinon très-voisines, dii|
moins de même constitution climatérique.
Une circonstance favorable à cette concordance est la grandeur des membres |
postérieurs, manifestement, d’après les figures, double des membres antérieurs.|
Cette observation retire tout-à-fait le Fennec des animaux carnassiers. Serait-ce |
pour le replacer parmi les Gerboises? Cela devient tout aussi impossible d’aprèsI
le caractère de sa vue. Celle-ci n’est pas latérale, mais son axe est dans la mêmel
direction que l’axe de vision chez les Makis. Cette circonstance est décisive et I
nous ramène au Galago.
Mais enfin ces deux animaux sont-ils absolument de même espèce? Je meI
garderai de cette conclusion 5 car ce serait me mettre en contradiction avec ce I
qui précède. Je tiens la figure du Fennec pour inexacte, et les descriptions qu’onI
en a données pour incomplètes. Autrement, sa queue un peu plus courte, ses!
oreilles plus longues, ses membres bien moins disproportionnés, ses quatre doigts!
( et je suspecte encore plus cette dernière observation ) -, tous ces détails enfin I
me porteraient à regarder le Fennec comme une deuxième espèce de Galago J
conséquence qui n’aurait rien de bien extraordinaire, aujourd’hui que nous con-l
naissons trois autres animaux faits sur ce modèle.
Pour dernière et définitive conclusion, je propose le rejet des genres FennecmI
et Megalotis : j ’engage à considérer provisoirement l’Animal Anonime, ou le |
Fennec, comme un Quadrumane de la petite tribu des Galagos, et à attendre,!
pour en régler le sort comme espèce, que cet animal beaucoup trop célèbre ait!
été revu et plus amplement décrit.
Illiger â changé mon nom de Galago en celui & Otolichnus ( û-roAtxves, A u ticu k I
magnis ). Son autre nom de Megalotis exprime la même idée : ce qui n’étonnerai
pas, puisque le nomenclateur allemand était naturellement porté sur la même!
considération.
Ces changements de nom, qu’aucun motif n’autorise, sont aujourd’hui d’uneI
fréquence vraiment déplorable. Pourquoi faut-il que l’Histoire naturelle abonde ainsi I
en compilateurs qui, n’observant jamais rien, prétendent au rôle de créateurs,!
quand ils n’interviennent dans la science que pour y apparaître en granunai- ■■
riens? A nous! disent-ils : car c’est là l’objet de ce noies qu'ils placent à lal
suite du nom qu’ils ont imaginé5 qu’ils y placent, comme s’ils se croyaient uni
droit au gouvernail, comme s’ils se fussent par là rendus maîtres de la cargaison. I
Le célèbre naturaliste, M. Fischer, a établi, dans les Mémoires de la Société!
de Moscou, t. I , p. a4 , trois espèces de Galago, qu’il nomme et détermine!
ainsi qu’il suit :
Le Galago de Geoffroy 3 gris-brun, tête grise, queue brune.
Le Galago de Cuviers gris de souris.
Le Galago de Dèmidof, brun-rouge, gorge noire.
M. Fischer a figuré ce dernier, qu’il a trouvé dans le Muséum de Démidofl
confié à sa garde : il dit cette troisième espèce plus petite que la première.
Je ne crois à l’existence comme espèce ni de la seconde ni de la troisième11
Le Galago de Cuvier ( le petit Galago, Lemur minutus. Guv. Tableau élémentaireI