P■rsäi LE MAKI A FRONT NOIR,
MÂLE.
C e t t e espèce n’est bien connue que depuis que M. Geoffroy Saint-Hilaire l’a
caractérisée, et lui a appliqué un nom particulier dans son travail sur l’ordre
des quadrumanes ( Annales du Muséum, d’histoire naturelle, tom. XIX), et elle ne
diffère, chez les individus mâles, de celle que nous avons désignée sons le nom
de Mongous que par une teinte plus sombre, par plus de noir sur les parties
antérieures de la tête, par des favoris qui sont gris au lieu d’être orangés; du
reste cest la même distribution de couleur, la même nature de poils, la même
taille, la même forme de tête, les mêmes allures.
Nous n’avons pas besoin d’ajouter que ce Maki ressemble encore à ceux que
nous avons décrits précédemment par toutes ses parties importantes, qu’il a les
mêmes sens qu’eux, lesqmêmes parties génitales, les mêmes membres, les mêmes
dents, en un mot la même organisation et le même naturel : d’après le plan que
nous suivons, ces répétitions seraient inutiles; et le soin que nous prenons de
faire représenter nos animaux de manière à ce qu’on puisse facilement en saisir
les ressemblances et les diiférences, doit, pour les genres dont nous avons déjà
pu donner un certain nombre d’espèces, faire reconnaître, à la seule apparence
extérieure, si celles que nous publions actuellement leur appartiennent ou non;
et c’est la cinquième espèce de Maki dont nous donnons la figure.
II parait que le Maki à front noir a déjà été représenté par Petiver (Gazo-
philatium, pag. i l , tab. 9, fig. 8), sous le nom de Simia Sciurus; mais, jusqu’au
travail de M. Geoffroy, les naturalistes ne se fiant point à l’exactitude du savant
anglais, et n’ayant point été à portée de confirmer par de nouvelles observations
celles qu’il rapportait, n’avaient guère admis dans leur Catalogue méthodique le
Simia Sciurus que comme une simple indication. Aujourd’hui toute justice doit
être rendue à Petiver : il paraît être incontestablement le premier qui ait fait
connaître cette belle espèce du genre Makis, que nous fournit la seule île de
Madagascar; car c’est encore de cette contrée que nous est venu cet animal.
Nous l’avons reçu de M. Millius, commandant à l’île de Bourbon, à qui les collections
du Muséum doivent de nombreuses richesses en animaux vivans comme
en animaux préparés ou conservés dans l’esprit de vin; en plantes précieuses