leurs rapports, qu’on ne peut le faire à leur physionomie générale. L’individu
que j ’ai fait représenter était entièrement noir, comme on le voit par notre
planche, à l’exception des oreilles, du museau, des doigts, et du bout de la
queue. Son pelage se composait d’une très-grande quantité de poils laineux, et
d’une quantité bien moindre de poils soyeux ; mais les uns et les autres étaient
noirs à leur extrémité, dans les parties noires, et gris a leur origine : dans les
parties blanches, les poils blancs étaient entièrement de cette couleur.
La Ménagerie avait déjà possédé, en 1809, un Ecureuil de l’Amérique septentrionale,
tout-à-fait semblable à celui-ci, mais qui avait sur les côtés du corps,
principalement sur la croupe et sur les flancs, sous la queue et vers le scrotum,
un grand nombre de poils soyeux terminés par du blanc; ce qui donnait à ces
parties un reflet blanchâtre, qu’il faut distinguer du gris, résultant dun mélangé
uniforme d’anneaux noirs et blancs. Par ces poils blancs on pourrait cependant
considérer cet Écureuil comme faisant un passage entre le Capistrate et le
Coqualin; à la vérité, son ventre, sa poitrine, et la face interne de ses membres,
étaient entièrement noirs, tandis que le Coqualin a ces parties blanches, quelquefois
teintes de jaunâtre; et si ces deux animaux appartiennent à deux espèces,
on trouvera peut-être dans les couleurs du ventre des caractères plus tranchés
que dans la couleur des autres parties du corps, pour les distinguer l’un de
l’autre. .. . ,, ,
Le Capistrate qui nous occupe ne paraît jamais avoir été considéré que
comme une variété; mais jusqu’à M. Bosc, on ne l’avait rapporté qu’à l’Ecureuil
noir de Catesby, ainsi que nous le voyons dans Pemiaiit et Shaw.
Dans cet état de choses, le nom de S ciu p is-m C n ég a tu s me paraît devoir rester
au Coqualin, et celui de Sciu^-juiptsiratus au Capistrate, jusqu à ce que de
nouvelles observations viennent éclaircir ce qui reste encore de douteux dans
l’histoire de ces animaux.
Avril 1821.
LE CAMBTAN.
C ’e s t encore à MM. Diard et Duvaucel que nous devons de pouvoir donner la
figure de cet animal, qui n’était connu, jusqu’à ce jour, que par quelques mots
de Marsden (Hist. de Sumatra, trad. franç., tom. I, p. 179.). Us avaient cependant
suffi pour caractériser l’espèce, quoiqu’ils aient été bien loin de pouvoir en
donner une idée complète. Nous ne pourrons pas nous-mêmes malheureusement
faire une description détaillée de cet animal, celle qui accompagnait la figure ne
nous étant point parvenue* mais on verra du moins, par cette figure même, que
le Cambtan est un Antilope à cornes arrondies, annelées à leur base, et recourbées
uniformément en arrière * que ses narines sont séparées par un mufle,
que sa queue est courte, et que son port, sa physionomie générale, le rapprochent
plus du Bubale que des Gazelles proprement dites* c’est-à-dire qu’au lieu
d’avoir la légèreté de celles-ci, il a un peu des proportions épaisses et pesantes
de la Yache. Il paraît qu’il se caractérise encore par un organe particulier, de
forme globuleuse, percé d’une ouverture dans sa partie centrale, et qui se trouve
placé au-dessous, mais à quelque distance de l’angle interne de l’oeil. Cet organe
singulier tiendrait-il lieu de larmier, ou serait-il un larmier à l’état normal? car les
nombreuses variations de grandeur qu’éprouvent ces poches, que nous nommons
larmiers, laissent présumer que nous ne les connaissons pas encore dans leur état
de plus grand développement. Un autre organe, non moins remarquable que le
premier, paraît être situé sur le côté des joues, à peu près à égale distance entre
les yeux et l’extrémité du museau. C’est un espace linéaire, de la longueur de
dix-huit à vingt lignes, et de deux à trois lignes de large, dénué de poils, et
revêtu d’un tégument d’apparence cornée, et qui est très-doux au toucher, à
cause sans doute de la matière onctueuse qu’il sécrété * mais nous parlerons
plus en détail de cet organe dans la description du Grimm.
Le corps entier du Cambtan est recouvert d’un pelage long et fourni, partout
d’un brun presque noir, excepté à la partie supérieure du cou, aux épaules, et
la face interne des oreilles, où il est blanc, et sous la mâchoire inférieure, où
il est jaunâtre. Les poils blancs du cou et des épaules sont très-longs, comparativement
aux autres* et ceux de la tête et des jambes, où l’on ne voit aucune
trace des brosses qu’on observe sur les jambes de beaucoup d’autres espèces
d’Antilopes, sont très-courts.
Voici la description que donne Marsden de cet animal, qu’il nomme Cambing-
Outangs ce qui signifie en malais Bouc des bois : « J’en ai vu un qui avoit trois pieds