MANGOUSTE DE JAVA.
N o o s avons vu, dans la description que nous avons donnée prétédemment d’une
Mangouste de Malaca, qu après avoir séparé toutes les espèces de ce genre nui
se distinguent 1 une de l’autre par des caractères précis, il en reste plusieurs
qu. ne paraissent différer que par des nuances insensibles du gris au brui, quand
on les rapproche conformément à la plus grande ressemblance de leur couleur,
mais qu alors celles qu. se trouvent placées aux deux extrémités de cette série
diffèrent tellement, qu on est contraint d’en former deux espèces. Notre Mangouste
de Malaca se place à la tête de ces Mangoustes indéterminées, lorsque l’on commence
la série par les teintes grises; et celle dont nous donnons aujourd’hui la
figure vient la dernière, comme ayant la teinte la plus brune.
En effet la Mangouste de Java ne diffère de la Mangouste de Malaca que par
son pelage tiqueté de noir et de brun, au lieu de l’avoir tiqueté de noir et de
blanc, et par sa taille un peu plus grande. Du reste elles ont l’une et l’autre le
museau noirâtre le dos plus foncé que les flancs, ainsi que les extrémités et la
tête, sur lesquelles le brun est plus uniforme, parce que les poils n’y sont pas
comme sur lewutres parties du corps, alternativement couverts d’anneaux bruns
et noirs, et qu’ils y sont entièrement bruns ou noirâtres. Elles ont aussi les mêmes
allures, les mêmes habitudes, le même naturel. Notre Mangouste de Java est apprivoisée
comme un chat domestiquent les caresses semblent lui procurer les plus
douces émotions, si l’on en juge par son empressement à les rechercher et à les
recevoir, et par la variété des attitudes qu’elle prend alors, comme pour y exposer
toutes les parties de son corps, les renouveler sur chacune d’elles, et en jouir
pleinement. Leur ressemblance est également parfaite pour tout ce qui tient aux
organes essentiels; elles ont les mêmes dents, les mêmes sens, et les mêmes
organes du mouvement et de la génération; c’est pourquoi je renvoie, pour tout
ce qui concerne ces parties qui constituent les caractères génériques, à ce que
j en ai dit en décrivant la Mangouste de Malaca.
C’est à M. Diârd, qui, réuni à M. Duvaucel, ont exploré les îles de Sumatra, de
Java, et une partie du continent de l’Inde, oh ils ont formé les plus riches collections
d’histoire naturelle, que nous devons ce bel animal. Mais les cabinets
du Muséum possédaient déjà plusieurs individus de la même espèce, qui avaient
été envoyés non - seulement, de Java, mais encore du continent; de sorte que
cette espèce s’étendrait dans une grande partie des Indes.
C’est M. Geoffroy Saint-Hilaire qui le premier a caractérisé cette Mangouste,