la voix et dont ils aiment les caresses. Mais cet animal perd une partie de sa
douceur lorsqu’il mange. Dans ce cas il cherche la retraite la plus cachee , et
montre de la colère si l’on vient à lui faire craindre de lui enlever sa proie.
Quand il pénètre dans un lieu qui lui est inconnu, il en explore incontinent
toutes les parties, et surtout à l’aide de son odorat, qui paraît être pour lui le
sens le plus actif et le plus délicat, ceiui sur la fidélité duquel il se repose le
plus, et qui peut le mieux suppléer à la faiblesse des autres; car sa vue, son
goût et son toucher ne paraissent avoir rien de particulier. Seulement son oreille
externe est remarquable par sa grande largeur et l’étendue de son orifice.
L’individu que nous avons fait représenter, et qui l’avait déjà été dans l’ouvrage
qui a pour titre : Ménagerie du Muséum d’histoire naturelle * avait été ramené
d’Égypte en France par M***. C’était un animal extrêmement doux, qui venait
demander des caresses à toutes les personnes qui l’approchaient, et qui éprouvait
le singulier besoin de s’asseoir, ou plutôt de frotter la poche de son anus sur
leurs souliers. Il a vécu dans cet établissement pendant plusieurs années dans une
liberté presque entière.
L’Ichneumon est, pour les organes des sens, du mouvement et de la mastication,
tout-à-fait semblable aux Mangoustes que nous avons décrites précédemment,
et auxquelles nous renvoyons pour la connaissance de ces organes. Quelques
différences seulement s’observaient dans la poche des parties postérieures. Voici
ce qu’en rapporte M. Geoffroy Saint-Hilaire, de qui nous avons déjà tiré les
traits principaux de cet article : «Gest toujours au-dessous de lanus quon trouve
des poches dans les Civettes et les animaux qui en sont pourvus $ mais dans
l’Ichneumon c’est au delà du sphincter de l’anus que les téguments communs,
allongés Ot »opli'rf»& « * ? ? f rtn sao qiiP l’animal nnvrp et ferme
à son gré, etc. »
La couleur de l’Ichneumon est un brun foncé, tiqueté de blanc sale ; c’est-à-
dire que chaque poil est couvert d’anneaux bruns et blancs. Les poils sont très-
courts et les anneaux très-petits sur la tête et l’extrémité des membres, ce qui
donne à ces parties une teinte plus foncée qu’aux autres; les blancs s’élargissent
et les poils s’allongent sur le dos et la queue; et ils l’emportent de beaucoup sur
les flancs et sous le ventre, où les poils s’allongent encore davantage, de sorte
que sur ces dernières parties, la teinte du pelage est beaucoup plus pâle que
sur les précédentes. La queue est terminée par un flocon de poils entièrement
bruns. Ses proportions sont les suivantes :
Longueur du corps, des oreilles à l’origine de la queue................
de la tète, du derrière des oreilles au bout du museau
de la queue............................................................................
Hauteur à la partie du dos la plus élevée..........................................
Les anciens, comme on le pense bien, ont connu l’Ichneumon ; mais ils ont
mêlé tant de fables à leurs récits, et ils sont quelquefois si contradictoires, qu’ils
ne peuveut contribuer en rien à compléter l’histoire de cette espèce. Les modernes
depuis long-temps connaissent aussi l’Ichneumon. Belon est un des premiers
qui en ait parlé et qui en ait donné une figure; mais depuis, cette espèce
n’ayant point été distinguée des autres Mangoustes, on ne peut trop se reposeï
sur les figures qui en ont été données, et qui d’ailleurs sont tellement incorrectes,
quelles sont méconnaissables; nous citerons entre autres celles de Gesner et
d’Aldrovande. Il faut venir jusqu’à Buffon (Supp., t. III , f g . ,6 ) pour en trouver
une passable. Cel e de Maréchal est la seule fidèle, et nous avons cru ne pouvoir
mieux faire que de la reproduire avec ses couleurs. Cette espèce n’a point encore
de dénomination bien déterminée dans les catalogues méthodiques. C’est le V¿verra
Ichneumon de Schreber, l’Ichneumon pharaon de M. Geoffroy Saint - Hilaire
VHerpetes pharaonis de M. Démares t, etc. etc.