soignent, sans jamais montrer cependant une intelligence remarquable. On je
trouve généralement dans les taillis et jamais dans les grands bois; sa facilité à
s’apprivoiser fait qu’il se rapproche assez des habitations, où il a moins à craindre
du vojsinage de l’homme qu’à gagner de l’éloignement des grandes bêtes féroces,
qui se tiennent de préférence dans les parties sauvages de l’île.
Le caractère de l’individu que nous décrivons est tout-à-fait conforme à ces
renseignements. C’est un animal paisible, qui est très-peu frappé de ce qu’il voit
et de ce qu’il entend; dont toutes les impressions paraissent grossières ou superficielles;
que l’on prend dans ses bras, que l’on replace à terre, qu’on porte dans
un endroit obscur ou au soleil, dans une écurie nouvelle ou dans celle qui lui
est connue, sans qu’il témoigne rien; et dont toute l’existence consiste à boire,
manger et dormir. Quelquefois cependant il fait entendre sa voix, mais si faiblement
qu’elle ne ressemble en quelque sorte qu’au simple souffle poussé mollement.
M. Raffles donne le nom de Javanicus au Napu, ce qui ferait penser qu’il est
le Chevrotain de Java de Buffon; et Pallas qu’il cite (Spic-Zool., fasc. XII, p. 12,
et fasc. XIII, p. 28, note **), ne peut point faire autorité, puisque ce célèbre
Naturaliste, en parlant du Moschus Javanicus n’a évidemment point entendu
parler du Napu. Il n’y aurait aucun inconvénient à ce que les Catalogues méthodiques
l’admissent sous son nom propre, sous le nom de Moschus Napu.
N o v em b r e 1822.
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