LE PRESS.
C ette espèce d’insectivore appartient au genre Sorex-GIis, établi par M. Diard,
et que nous avons fait connaître en donnant la description du Banxring dans
notre précédente livraison. Le Press en effet a tous les caractères génériques de
cette dernière espèce-, comme il en a la physionomie générale; je renvoie donc
à l’article du Banxring pour tout ce qui concerne les organes de la mastication,
du mouvement, des sens, etc., et n’ai plus à faire connaître du Press que ses
caractères spécifiques.
Les parties supérieures de son corps sont d’un beau brun-marron, plus foncé
sur le dos que sur les flancs. Les poils sont, les uns noirs avec un anneau fauve
au milieu, et les autres d’un fauve-roussâtre avec un anneau noir. Le brun-
marron domine sur le dos et sur les flancs, parce que les poils roussâtres s’y
trouvent en plus grande quantité; mais sur le train de derrière les poils noirs
devenant plus nombreux, donnent à cette partie du corps une teinte plus foncée
et plus obscure. La queue est d’un brun-grisâtre à cause des anneaux blancs
qui se trouvent sur les poils, du reste noirs comme ceux du dos. La poitrine
est d’un blanc-jaunâtre, qui est mélangé de gris sur l’abdomen et à la partie
interne des membres. La couleur de la tête est à peu près la même que celle
de la queue ; mais les anneaux, au lieu d’être blanchâtres sont jaunes, et plus
nombreux. L’oreille est recouverte de poils entièrement noirs.
La taille de cet animal est de huit pouces environ, du bout du museau à
l’origine de la queue; celle-ci en a cinq. La tête a deux pouces de longueur,
et la hauteur moyenne est de trois pouces six lignes.
M. Raffles a parlé de cet animal dans le Catalogue des animaux de Sumatra,
qu’il a publié dans le XIIIe volume des Transactions Linnéennes. Il l’avait trouvé
apprivoisé, et vivant dans une sorte de domesticité. Cet animal était libre, courait
par toute la maison, et venait de lui-même à tous les repas demander des fruits
ou du lait. Dans l’état sauvage, dit M. Raffles, il se nourrit de fruits du kajo
gadis; mais il est à présumer qu’il mange également des insectes et d’autres petits
animaux 5 son organisation est une preuve certaine de ce fait : semblable par les
organes de la digestion et de la mastication à tous les autres omnivores, il ne peut
pas en différer par les appétits, quoiqu’il puisse le faire par les moeurs, qui dépendent
plus exclusivement de la structure du cerveau que de celle des intestins ou
des dents. Au reste il a les moeurs du Banxring; il est diurne, et vit sur les arbres
dans les épaisses forêts de Sumatra, qu’il parcourt à la manière des Écureuils.