L’OUANDEROU.
C e t t e espèce de Macaque, originaire des Indes orientales, ne paraît que très-
rarement en Europe. Elle était connue des naturalistes par les rapports de
quelques voyageurs 5 Robert Knox, dans sa Relation de l'ile de Ceylan3 paraît en
avoir même donné une figure j mais ce n’est que depuis la description et la figure
que Buffon et Daubenton en ont publiées (tom. XIV, pag. 169, pl. 18), qu’on
a pu en prendre une idée exacte. Ce sont eux qui lui donnèrent le nom ÜOuan-
derou3 nom qqe Knox applique à plusieurs Singes, différant entre eux par les couleurs,
mais qu’il ne regardait que comme des variétés d’une même espèce. Cette
idée, qui a été adoptée par quelques naturalistes, est loin de me paraître fondée:
pour établir un fait de cette nature, il faut le donner d’une manière positive, et
non pas seulement comme une opinion ; car le naturaliste le plus exercé ne serait
point admis à le présenter de cette manière, en ce qu’il n’y a aucune règle,
aucune donnée générale, sur lesquelles on puisse fonder de semblables conjectures:
l’observation directe est le seul guide que nous ayons encore pour l’établissement
des variétés parmi les Mammifères. L’Ouanderou n’est donc pour nous que
l’espèce de Macaque qui 'se distingue par les parties supérieures du corps entièrement
noires, avec une large fraise blanche, et c’est eelle dont nous avons un
individu femelle sous les yeux. Nous en avons fait l’acquisition sans pouvoir
apprendre d’où elle venait j mais elle ressemble tout-à-fait à deux peintures que
nous a envoyées M. Alfred Duvaucel, et qui ont été faites à la Ménagerie de
Barrakpoor, au Bengale.
Notre femelle est de grandeur moyenne. Du bout du museau à l’origine de la
queue elle a dix-huit pouces, sa queue a dix pouces de longueur, et sa hauteur
moyenne est d’un pied environ.
Sa tête, son cou, ses épaules, ses bras, son dos, ses flancs, sa croupe, ses
cuisses, ses jambes et sa queue sont d’un beau noir. Son abdomen, sa poitrine,
et tout le tour de sa tête sont blancs. Ses poils sont généralement longs, mais
ils le sont surtout sur la tête, à la fraise blanche qui naît de chaque côté du
front et vient se réunir sous le menton en couvrant la partie postérieure des
joues, et à l’extrémité de la queue/où ils forment une mèche. Le visage et les
mains sont noires, mais les callosités sont rougeâtres.
Cet individu n’a jamais montré les besoins du rut, soit parce que sa santé
n’aurait pas toute la force néc^aire pour cela, soit parce que les circonstances
où il est ne sont pas favorables à la production de ces besoins. Il est d’ailleurs