Le Chameau et le Dromadaire étaient parfaitement connus des anciens : Aristote
donne du dernier une description assez détaillée, et où, comme à son ordinaire,
il avait évité la plupart des erreurs admises par ses successeurs. Il est cependant
le premier où l’on trouve la fable de l’aversion de cet animal pour l’inceste*
Pline y ajoute celle de l’accouplement rétrograde. Ce dernier auteur, qui a tant
de soin d’avertir de l’époque où chaque animal exotique a été vu des Romains
pour la première fois, a négligé de le faire par rapport au Chameau* mais un
passage de Salluste, cité par Plutarque, nous apprend que ce fut après la victoire
remportée par Lucullus sur Mithridate, près du fleuve Rhyndorcus, et par conséquent
l’an de Rome 683 : Salluste entendait sans doute que ce fut alors qu’on
en conduisit pour la première fois à la ville * car les soldats romains en avaient
dù voir long-temps auparavant, ainsi que Plutarque le rappelle, lorsque Scipion
battit Antiochus, et aux combats qui eurent lieu avec Àrchéloüs, près du lac
Orchomène, et de Chéronée.
Quoique les Dromadaires aient des pieds à deux doigts, ils ne sont pas précisément
fourchus. Leurs doigts, séparés en dessus, sont réunis en dessous postérieurement
par une semelle cornée, et garnis en avant de deux ongles forts
et crochus. Leurs molaires sont semblables à celles des autres Ruminants* mais
elles ne forment point une série continue : la première est séparée des autres,
et située à peu près au milieu de l’intervalle qui se trouve entre celle-ci et les
os incisifs, et cette dent est en forme de crochet. Deux fortes canines se développent
à l’extrémité des maxillaires inférieures* e t, par une autre anomalie, la
mâchoire supérieure porte deux incisives dont les formes se rapprochent aussi
de celles des canines* de sorte que cet animal paraît avoir trois canines supérieures
et deux inférieures * mais alors, au lieu de huit incisives, il n’en a plus
que six. Le canal intestinal ressemble aussi en général à celui des Ruminants,
seulement la panse a plusieurs renflemçnJ,^ et un surtout qui pourrait passer
pour un cinquième estomac, et où les Diomadaues conservent l’eau en provision.
Ces animaux ont les yeux semblables à ceux des Ruminants, mais sans larmiers*
leurs narines sont ouvertes dans la peau, et ne sont point environnées d’un
mufle. Leurs oreilles externes sont petites et arrondies, leur langue est,molle et
douce, et leur pelage semble se composer presque entièrement de poils laineux.
La verge, dans l’état de repos, se dirige en arrière* les tèsticules sont dans un
scrotum extérieur; la vulve est simple, et les mamelles sont au nombre de quatre.
C’est la vue et l’odorat qui paraissent être les sens les plus délicats ‘chez ces
animaux, et ceux qu’ils consultent le plus fréquemment pour se conduire.
Il n’y a de bonne figure du Dromadaire que celle de Buffon * les meilleures
après elle sont celles des planches 4i et 44 de Johnston* les figures d’Aldrovande
et de Gessner sont faites d’imagination* celles de Perraut et les deux figures de
Chameaux de Pennant sont fort mal dessinées.
Mai 1821.
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