et qui soit revêtue d’un pelage uniformément brun foncé. Chacun de ces points la caractérise
, l’isole, et ne permet ni de la méconnaître ni de la confondre avec une autre.
Mais cette Macaque ne me parait pas seulement devoir être pour l’histoire naturelle
une acquisition nouvelle; elle contribuera peut-être aussi à répandre quelques
lumières dans les régions plus ou moins obscures de cette science; l’on sait combien
sont embarrassantes pour le Naturaliste ces notions incomplètes qui, en faisant connaître
l’existence d’un être, ne donnent cependant pas les moyens de le distinguer
avec précision des autres, et exposent ainsi à le confondre avec des êtres différens,
ou à le séparer de ceux qui lui ressemblent. Un des quadrumanes qui, sous ce rapport,
a plus d’une fois exercé la critique, est celui que Pennant a fait représenter
sous le nom deBaboin des Bois ( TVood Babon ), et qu’il ne connaissait que par
une peau empaillée du cabinet du Lewer. En général ces animaux bourrés, toujours
défigurés par la mort, quand ils ne l’ont pas été par des artistes capricieux ou malhabiles
, méritent peu de considération. Celui de Pennant a cependant obtenu
quelque attention : les uns en ont fait une espèce distincte ; les autres ont voulu y
rapporter des espèces découvertes depuis, et mieux connues. Notre Macaque offrira
un nouvel aliment à ces sortes de recherches ; car, en supposant, ce qui n’est que
trop ordinaire, que l’empailleur de Pennant ait donné aux narines de son animal
une extension monstrueuse, le Baboin des bois ne différera plus par aucun caractère
de quelque poids de notre Macaque de l’Inde.
Je proposerai de donner à cette espèce le nom latin de Mourus.
Av r i l , 1823.