a L ’ÉCUREUIL DES PYRÉNÉES.
jaunâtre sur toutes les parties supérieures du corps, et d’un blanc très-pur à
toutes les parties inférieures. La face interne des membres est grise; les côtés de
la bouche sont fauves - clairs, et le bord des lèvres est blanc; les quatre p.eds
sont d’un fauve assez pur, ët l’on voit une bande de cette couleur .séparer la
partie blanche du ¿ou et de la poitrine, et la partie grise des membres, des parties
supérieures brunes; quelques poils fauves se montrent aussi le long du bord
antérieur de la jambe et de la cuisse. La queue, vue de profil, paraît toute noire,
parce que les poils qui la composent sont noirs dans toute leur partie visible;
mais ils sont annelés de noir et de fauve-clair dans leur moitié inférieure, cest-
à-dire dans leur partie cachée. Ces poils très-longs s’étalent en divergeant, comme
ceux de l’Écureuil commun. Les poils soyeux des parties brunes sont d un beau
gris d’ardoise à leur base, puis annelés de fauve et de noir; ceux des parties
blanches sont entièrement blancs. Les poils laineux, qui sont très-considérables,
sont gris d’ardoise dans presque toute leur longueur; seulement ils ont le petit
bout fauve, pour la plupart du moins. Les moustaches qui se trouvent au-dessus
dés yeux et au-dessus des lèvres supérieures sont noires; les oreilles sont garnies
de poils longs, comme celles de l’Ecureuil commun.
Du reste, cette espèce ressemble à ce dernier Écureuil par les proportions ainsi
que par la taille; seulement sa tête est plus petite; et tout ce que nous avons dit
des organes principaux, à l’article de l’Écureuil de la Caroline, lui convient sans
aucune exception,- c’est pourquoi nous ne croyons point devoir le repeter.
Cet Écureuil a long-temps vécu à notre Ménagerie; nous en avons possédé le
mâle et la femelle ; leur mue a eu lieu plusieurs fois sous nos yeux, et jamais
nous n’avons vu leur pelage changer essentiellement de couleur; durant l’été,
les parties brunes étaient plus noirâtres que pendant l’hiver, et dans cette dernière
saison, il se mêlait à la couleur brune une légère teinte grise. Ces animaux
nous avaient été envoyés des Pyrénées; mais nous en avons vu de tout
semblables venant des Alpes; ce qui permettrait de conjecturer qu’ils appartiennent
plus spécialement aux régions élevées que notre Écureuil commun , dont
ils seraient une variété constante, et occasionée par les influences qui s’exerceraient
sur eux dans ces régions, si enfin des observations directes 'venaient à
montrer qu’en effet la couleur fauve qui couvre uniformément les parties visibles
des poils soyeux de l’Écureuil de nos forêts, peut se changer en anneaux noirs et
fauves. En attendant ces observations, l’Écureuil des Pyrénées doit être désigné,
dans nos Catalogues méthodiques, par un nom spécifique; et je proposerai celui
d'Alpinus, qui, signifiant proprement sommet élevé, semble convenir à des animaux
qui paraissent exclusivement propres aux pays montagneux.^
Cet Écureuil, ainsi que je l’ai dit en commençant, ne me paraît pas avoir été
décrit; cependant on. le trouve indiqué comme variété du commun. Ainsi Gessner,-
Aldrovande, Klein, en parlant de ce dernier, disent qu’il y en a de brun-sombre;
et cette assertion a été répétée plusieurs fois.
Janvier 1821.
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